Les films se regardent de plus en plus sur smartphone, tablette ou ordinateur et les plateformes de vidéo par abonnement se multiplient. Et la salle de cinéma dans tout ça ? Etat des lieux d'une

Projet le plus attendu de l'année 2018, blockbuster SF conçu par Netflix pour rivaliser avec le "Westworld" de HBO, la superproduction "Altered Carbon" campe un monde où toutes les expériences, celle d'avoir un corps, celle de mourir, sont monnayables. Et n'évite pas toujours le piège du cynisme.

En douze ans de streaming et cinq ans de production de contenus, l'américain Netflix est devenu le leader incontournable sur le marché de la vidéo à la demande. En 2019, il compte 130 millions d'abonnés à travers le monde, et l'influence que ses séries peuvent avoir sur d'autres secteurs artistiques n'est plus à prouver. Sa domination est telle que certains redoutent le monopole qu'est en train de créer Netflix. Ils dénoncent le fait qu'une bonne série doit maintenant être créée pour plaire au public de Netflix, et tant pis si sa qualité dans l'absolu n'est pas à la hauteur.

C'est une autrice de BD brésilienne persuadée qu'une série allemande sur Netflix lui a tout piqué, ou un réalisateur de la région de Perpignan qui voit sa comédie romantique dans un programme original péruvien de la plateforme. Pour ces jeunes artistes inconnus à l'international, le géant américain est un prédateur sans scrupules. S'agit-il seulement de troublantes coïncidences ?

Dans la foulée de Netflix et d'Amazon, Disney, Apple et Warner s'apprêtent à lancer leurs plateformes de vidéos à la demande. Tous s'affrontent en investissant massivement dans les contenus originaux pour séduire les spectateurs.

Mais qu’en penserait Sid Grauman (1879-1950) ? Lui, Le roi des palais du septième art du début du XXe siècle, artisan de l’âge d’or d’Hollywood dans les années 1920, membre fondateur de l’Académie des arts et sciences du cinéma en 1927, que penserait-il de voir son cinéma, l’un de ses joyaux, l’Egyptian Theater, vendu à Netflix, la plateforme de vidéo à la demande ? Comme si le géant de la consommation d’images dans son canapé était devenu l’héritier de ce père de shows grandioses qui précédaient et pouvaient, parfois, éclipser le film lui-même.

Netflix va devoir relever un gros défi : l'arrivée, le 12 novembre 2019, d'une plate-forme de vidéos sur abonnement portée par l'écurie Disney. Une offre concurrente pléthorique, à moins de 7 dollars par mois. Entre les deux géants, la bataille sera dure. Les abonnés en auront-ils pour leur argent ?

Délais hyper serrés, droits d'exploitation modifiés, valse des producteurs et des scénaristes : la plateforme de streaming impose ses vues dans le petit monde des séries françaises. Si cette surpuissance inquiète, Netflix pourrait aussi être synonyme de renouvellement des approches et des sujets.

Le géant américain du divertissement mise sur son catalogue de super-héros et de Jedi pour conquérir le marché de la vidéo à la demande. Mais la France et le Royaume-Uni entravent ses ambitions.

Les géants du Web capturent dans leur toile des compétitions sportives retransmises en direct. Au grand plaisir des ligues et à la grande crainte des chaînes de télé.

La plateforme américaine a produit une série documentaire en cinq épisodes sur l’affaire non résolue du meurtre de Grégory Villemin. Avec en tête le marché international.

Les services de streaming, qui se livrent une concurrence acharnée, multiplient les adaptations de romans pour séduire de nouveaux abonnés. Le monde de l’édition s’en trouve chamboulé.