Pour avancer (et montrer que l'on avance), le meilleur moyen est encore de bouger : c'est l'un des théorèmes du sarkozysme. Ce président aura sillonné la France comme aucun de ses prédécesseurs. Il avait inauguré sa méthode à peine nommé au ministère de l'Intérieur, en 2002. Le terrain, lui, ne ment pas ; rien ne vaut donc en déplacement. Avec ce chef de l'Etat qui passe rarement inaperçu, avec cet homme prompt à se saisir des symboles, la géographie est devenue une politique. C'est ainsi. Les lieux ont une histoire. Les lieux du sarkozysme aussi : ils évoquent une mémoire, provoquent une rencontre, suscitent un discours. C'est pourquoi ils parlent si fort. Gandrange, le plateau des Glières, Rungis, Grenoble, Neuilly ou Toulon : ils ont tant à dire sur ce quinquennat qui s'achève, au terme d'un voyage permanent. Tout a commencé, au soir de la victoire, dans un hôtel désormais emblématique, le Fouquet's - oui, les lieux racontent une histoire.