La Revanche du prolétariat du goulot
Bulletin : M le magazine du Monde 370 - octobre 2018
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pp.173-176, 178, 180, 182, 184-188
On peut, bien sûr, préférer les chemins balisés, s'incliner devant des monuments, ces appellations unanimement célébrées qui jalonnent les guides, les bonnes caves et les tables raffinées. Sur cette autoroute du bon goût, on ne peut pas se perdre. La voie est sûre, mais aussi, parfois, il faut l'avouer, un peu ennuyeuse. Il y a comme un air de déja-bu. Alors, quand on est d'humeur canaille, pourquoi ne pas emprunter les chemins de traverse, dans un maquis encore a défricher ? Depuis quelques années, les Livingstone du goulot ont trouvé un continent à explorer les vins de France. On appelait, avec un léger mépris de classe, ces vins sans origine contrôlée des vins de table. Les temps ont changé, et cette dénomination fourre-tout, créée en 2009, aux règles bien moins strictes que les autres, offre, au milieu du tout-venant destiné a l'exportation, quelques perles. L'appellation, ici, cède le pas au vigneron, seul maître a bord. Parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur. Bars et restaurants branchés ne s'y trompent pas, qui placent sur leur carte ces bouteilles, en compagnie des grands crus. Voici nos conseils pour partir à l'aventure, sans pour autant se perdre. Sommaire. Le nom de tous les possibles. Le vigneron qui dit non. Natures et découvertes. L'INAO met de l'eau dans son vin. Plateau de cépages. La valse des étiquettes. Champs corses.