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Ildiko Enyedi

Numéros de page :
pp.14-16, 18-22
Pour les cinéphiles, le nom de la réalisatrice hongroise lldiko Enyedi n'est pas inconnu. En 1989, son premier long métrage assez baroque, "Mon XXe siècle" était couronné par la Caméra d'or à Cannes. Devenu un classique, il sera de nouveau visible sur les écrans français en mars 2018. Ses trois films suivants ont été sélectionnés dans de grands festivals internationaux, mais seul le téléfilm tourné pour Arte "Tomas et Juli", Grand Prix du jury au festival de Belfort en 1997, a été distribué en France. Même "Simon le mage", tourné à Paris l'année suivante, n'a pas connu de sortie classique dans l'Hexagone. Près de vingt ans plus tard, en 2017, après de nombreux projets avortés et un passage par HBO Europe, lldiko Enyedi revient en compétition dans un festival de classe A, à Berlin cette fois, et gagne l'Ours d'or, devant notamment "De l'autre côté de l'espoir" d'Aki Kaurismaki. Et pourtant, vu de Berlin, ce choix n'avait rien d'une surprise. Car dès sa première projection, "Corps et âme" a suscité rires, émotion et enthousiasme du public. Servi par deux acteurs prodigieux, le récit de cette rencontre dans un abattoir entre deux asociaux peinant à se parler de jour mais partageant leurs rêves nocturnes marque le retour en grâce d'une des réalisatrices européennes les plus inspirées et stimulantes. Sommaire. Peter Ibbetson et le sang des bêtes, critique de "Corps et âme". "Une auto-éducation sensuelle et sentimentale" : entretien avec lldiko Enyedi.