Ettore Scola, le dernier roi de Rome
Bulletin : Positif 664 - juin 2016
Numéros de page :
22 p. / p. 90-111
En près de cinquante ans de carrière, Ettore Scola, récemment disparu, a été le témoin de l'évolution de l'Italie entre l'immédiat après-guerre, avec la reconstruction d'un pays dévasté, et les années soixante-dix, avec les désillusions du boom économique - c'était le sujet de "Nous nous sommes tant aimés" - , puis entre cette période et les années 2000, où l'on suit l'explosion des partis traditionnels, la disparition du parti communiste et l'arrivée calamiteuse au pouvoir de Berlusconi, responsable indirect d'un arrêt de carrière prématuré pour le cinéaste, "Gente di Roma" constituant la synthèse de constat amer où se mêlent notations ironiques et revendications politiques. Le dossier explore également l'art du récit, l'univers visuel, le sens de la comédie de cet artiste polymorphe qui sut également mettre en lumière les rapports fructueux qu'entretenaient artistiquement et économiquement la France et l'Italie, comme en témoignent "Le Bal" et "La Nuit de Varennes". Sommaire. Du Marc' Aurelio à Cinecittà. Ettore Scola, le témoin. Rome plateau de cinéma. Nous nous sommes tant écrit. Décor unique et temps immobile : Scola formaliste ? Ettore Scola, histoire de France, histoire italienne. "La Nuit de Varennes", évolution d'un projet. "C'est l'oubli qui nous attend" : entretien avec Ettore Scola. Du néoréalisme à la comédie italienne.