"Feu la mère de Madame", chef-d'oeuvre de cadence verbale est plus près de Cioran que du théâtre de boulevard. Ou plutôt les deux : c'est ça qui est fort et Jean-Claude Yon, à qui rien n'échappe de "Feu la mère de Madame", nous dit ici pourquoi : la comédie, le vaudeville, petits-enfants de la médiévale "Farce de Maître Pathelin", font du matériau social la matière inédite d'un langage porté par le rire, la satire, l'ironie, le quiproquo. La scène est là pour donner à voir les ridicules avant de rentrer à la maison. Elle n'est pas là pour faire la révolution, mais pour apprendre à rire de soi. La vraie pièce est là, comme un renvoi démultiplié de rires aux éclats. Rien n'est plus drôle que de rire de soi. Le retour en librairie de Feydeau est une occasion de le vérifier.