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L'|Art de bien manger

01 juin 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.28-49
Tout arrive par l’estomac. C’est d’un marché alimentaire de Wuhan que surgit le virus de la covid-19. Il a perturbé les approvisionnements mondiaux en nourriture. Les Français ont acheté en masse de la farine et du beurre pour redécouvrir, confinés, des recettes de pâtisserie. Au même moment, les Allemands se ruaient sur les produits surgelés. La précarité alimentaire repartit à la hausse. Les politiques évoquèrent la nécessité d’une autosuffisance alimentaire en temps de crise. L’agriculture, mise à rude épreuve, se découvrit tributaire d’une main-d’oeuvre spécialisée rendue indisponible par les restrictions de mouvement. Des métiers saisonniers et invisibilisés, cueilleurs de fruits ou livreurs de repas, se révélaient soudain indispensables. La nourriture est un fait social total. Elle révèle les failles multiples des sociétés humaines, mais aussi leurs aspirations : alors que nous nous habituons à vivre avec le virus, il nous faut réinterroger le rapport à la nourriture. Apprendre à mieux manger, c’est respecter les écosystèmes qui nous nourrissent, éduquer nos enfants à déchiffrer le contenu d’une assiette, combattre la malnutrition, désormais induite non plus par des troubles climatiques (ceux-ci viendront, plus tard) mais par une trop importante transformation industrielle de nos aliments. Sommaire. « La politique est née à table », rencontre avec Paul Ariès. A chaque âge son alimentation ? Des collégiens aux fourneaux. Des nourrices aux lactariums. La gastronomie, un art majeur ? Le goût de l'ailleurs, points de repère. Slow Food, des nourritures militantes. Les circuits courts, une réponse face aux crises ? Bien manger pour bien produire. Nourrir 10 milliards de Terriens en 2050.