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Faut-il interdire les écrans publicitaires dans les commerces de proximité ?

Numéros de page :
pp.18-19
Encore rares il y a quelques années dans les vitrines des centres-villes, ils sont aujourd'hui devenus légion : les écrans publicitaires numériques ont pour objectif d'appâter le chaland. Certains les apprécient, d'autres moins, mais une réalité s'impose : ces panneaux consomment de l'énergie et émettent du CO2 - quelque 245 kg d'équivalent CO2 par an, selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe). Soit l'équivalent d'un peu plus d'une semaine d'émission moyenne d'un Français. Ou ce que dégagent trente-cinq steaks de 150 grammes. En pleine urgence écologique, est-ce bien raisonnable ? Non, jugent les élus de plusieurs municipalités qui, depuis de nombreuses années, tentent d'interdire ces panneaux. Dans une tribune publiée dans le " Journal du Dimanche", treize élus écologistes dont les maires de Grenoble (Eric Piolle), de Lyon (Grégory Doucet) et de Bordeaux (Pierre Hurmic) réclamaient aux députés, en plein vote de la loi Climat, de leur donner ce pouvoir. C'est chose faite : l'article 7 de cette loi imposera, dans deux ans, aux commerçants de réclamer l'autorisation préalable des édiles. On ne peut s'empêcher de constater que cette demande de "police de la publicité" intervient dans un contexte bien particulier qui voit exploser les ventes en ligne, tandis qu'une partie des commerces de proximité sont touchés par les restrictions dues au Covid. Supprimer les écrans publicitaires ne pénalisera que symboliquement ces derniers, mais on sait combien, en politique, les symboles, comme le timing, sont essentiels. N'y avait-il pas un meilleur moment pour agir ?