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Camille Corot, la figure mise au secret

01 mai 2018
Numéros de page :
pp.187-189
L'histoire de l'art, ou disons les catégories qu'elle emploie pour classer Camille Corot, n'apprend pas grand-chose au curieux qui, d'aventure, se risquerait à y regarder de plus près. Cofondateur de l'école de Barbizon, il appartient à la génération romantique et se situe en amont des impressionnistes. Voilà pour la fiche technique. Réglons la question des dates: il meurt en 1875, à 78 ans, ce qui en fait le strict contemporain d'Eugène Delacroix. Outre ce pedigree officiel, la légende qui l'entoure n'a cessé de mettre l'accent sur sa générosité et son côté bonhomme, d'où l'image pas vraiment folichonne d'un peintre assez lisse, quoique célèbre, colportée par les manuels. Cas aggravant, on lui reconnaît un aimable talent de paysagiste, alors qu'il s'efforça toute sa vie de tordre le cou à cette réputation en explorant sans relâche la représentation du corps. Et c'est justement ce point crucial que la présentation du musée Marmottan examine attentivement, on allait dire sous toutes les coutures.