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Jean de Guardia, "Logique du genre dramatique". Causes, raisons et fonctions : une théorie de la cohérence fictionnelle

01 novembre 2018
Numéros de page :
pp.889-905
Par son titre seul, "Logique du genre dramatique" de Jean de Guardia sonne comme un défi et sa démarche ne va pas sans provocation. Qu’ont donc encore à nous apprendre les querelles suscitées en leur temps par "Le Cid" (1637), "Horace" (1640) ou "La Princesse de Clèves" (1678) ? Judith Schlanger l’a rappelé : au XVIIIe siècle, les lettres formaient un système rhétorique dont les trois pôles – création, critique et éducation – coïncidaient parfaitement ; le classicisme, écrivait-elle dans "La Mémoire des œuvres", est «un cercle dans lequel on met en jeu les mêmes valeurs et les mêmes démarches, qu’il s’agisse de produire, d’apprécier, d’enseigner. La littérature ? Il s’agit d’en faire, d’en parler, de la transmettre.». Un tel système s’est lentement grippé à partir du moment où, dès le XVIIIe siècle, le modèle néo-classique enseigné n’a plus correspondu à ce que les écrivains produisaient et où, avec le déclin de la culture rhétorique, les différents pôles du dispositif des lettres n’ont cessé de se disjoindre, l’art se voulant désormais l’expression d’une force intime dirigée contre les attentes du public.