La Loi de Moore anticipe l'avenir de l'électronique
Bulletin : Futuribles 417 - mars 2017
01 mars 2017
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6 p. / p. 79-84
Dans un article publié en 1965 dons la revue "Electronics", Gordon E. Moore, alors directeur de la recherche-développement de Fairchild Semiconductor (une entreprise fabriquant des semi-conducteurs dont il était l'un des fondateurs), envisageait l'avenir des circuits intégrés inventés en 1958 par l'Américain Jack Kilby (qui recevra le prix Nobel de physique en 2000). En 1965, ces circuits étaient constitués de plusieurs composants (transistors, résistances, condensateurs, etc.) intégrés sur une même plaquette et assurant plusieurs fonctions (on les appelle aujourd'hui des puces électroniques). Gordon Moore estime, dans son article, que la dimension de ces circuits ira en diminuant et que l'on sera capable de doubler tous les deux ans le nombre de composants intégrés dans un seul circuit, ce qui permettra d'augmenter ipso facto ses performances et principalement sa vitesse de fonctionnement. C'est la fameuse loi de Moore. Ces circuits ouvriront la voie, affirme-t-il, à des nouveaux appareils (des ordinateurs portables aux montres électroniques) et augmenteront les performances de systèmes comme les radars. Son article était réellement prémonitoire car ses prévisions furent avérées. Il s'interrogeait aussi sur la limite extrême de la miniaturisation des circuits, car il avait compris qu'aux très faibles dimensions, il serait de plus en plus difficile d'évacuer la chaleur d'un circuit (elle est dégagée par effet joule lorsqu'un courant électrique parcourt les résistances). Gordon Moore reviendra à plusieurs reprises sur l'énoncé de sa loi (le doublement biennal des performances des circuits), il avait envisagé la possibilité de leur doublement tous les 18 mois, mois en 1975 il maintiendra l'hypothèse de deux ans formulée dans son article de 1965.