Denise, orpheline naïve, vient demander secours à son oncle, commerçant à Pans. Face à la boutique en décrépitude, elle découvre, éblouie et apeurée, le Grand Magasin, le profit rapide, le 11 progrès 11 qui dévore tout. C'est Emile Zola en 1883, c'est Julien Duvivier en 1930, avant "La Belle Equipe", avant "Pépé le Moko". Duvivier montre en silence les vertiges d'un monde qui change alors que le cinéma lui-même se met à parler. Et, aussitôt sorti, le film est à peu près oublié, par le public, par les historiens, et par son réalisateur lui-même. Presque cent ans plus tard, alors que la crise semble le fonctionnement ordinaire de notre monde de 2021, nous avons été fascinés, à "L'Avant-Scène Cinéma", par la modernité absolue, la splendeur d'un film resté si longtemps à l'état de fantôme. Nous avons rencontré celui qui lui a rendu sa brillance première, Serge Bromberg. Patrice Leconte en personne nous a fait l'honneur d'honorer Duvivier dans nos pages, lui qui permit à Michel Blanc ("Monsieur Hire") de prendre le relais de Michel Simon ("Panique") . Nous avons tenté de comprendre le lien entre Zola et Duvivier, parcouru la carrière heureuse et malheureuse de Dita Parlo. Et puisque Duvivier s'exalte dans le décor du "bazar de luxe", de la coupole à l'escalier monumental, filmant chalands et employés, rapports sociaux et conquête de l'argent, nous avons aussi interrogé le "cinéma des Grands Magasins", des Marx Brothers à Leos Carax. Sommaire. "Au Bonheur des Dames", Duvivier poète et virtuose. Julien Duvivier. L'adaptation du roman d'Emile Zola. Entretien avec Serge Bromberg, à propos de la restauration du film. Portrait de Dita Parlo, l'Allemande au destin français. 15 films dans les Grands Magasins. Revue de presse de "Au Bonheur des Dames". Filmographie de Julien Duvivier. Le film vu par Luc Desportes, storyboardeur. La fiche technique de "Au Bonheur des Dames". Découpage plan par plan, cartons et vidéogrammes.