Un problème paradoxal se pose, notamment au lecteur de "Positif" peu habitué à l'exégèse pratiquée par les "akermaniaques", après que "Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975)" a été élu par la revue "Sight and Sound", sur consultation d'un collège de 1639 spécialistes, "meilleur film de tous les temps". D'un côté, cette annonce a pu faire l'effet d'une provocation, voire d'une agression ou d'une mode concédée aux questions féministes du film ; de l'autre, il a pu apparaître comme libérateur, véhicule d'une ouverture de l'Histoire du cinéma vers d'autres histoires à explorer, des territoires à revisiter, trop vite sillonnés comme peut-être l'oeuvre entière de Chantal Akerman.