En 1924, l'année de la disparition de Joseph Conrad, la "NRF" lui rendait un hommage binational, avec des contributions d'écrivains français, dont Gide, Valéry, Maurois, Kessel, et britanniques, John Galsworthy en particulier. Le romancier anglais d'origine polonaise, nourri de Flaubert et de Maupassant, mais qui avait fait des mers du globe ses universités, y était salué comme le créateur d'un monde "qui suppose une présence, celle d'un sujet sur le corps duquel ce monde vient déferler et se réfléchir'' (Ramon Fernandez). Près de cent ans plus tard, Conrad fascine toujours autant.

En 1924, l'année de la disparition de Joseph Conrad, la "NRF" lui rendait un hommage binational, avec des contributions d'écrivains français, dont Gide, Valéry, Maurois, Kessel, et britanniques, John Galsworthy en particulier. Le romancier anglais d'origine polonaise, nourri de Flaubert et de Maupassant, mais qui avait fait des mers du globe ses universités, y était salué comme le créateur d'un monde "qui suppose une présence, celle d'un sujet sur le corps duquel ce monde vient déferler et se réfléchir'' (Ramon Fernandez). Près de cent ans plus tard, Conrad fascine toujours autant.

Marc Porée revient, lui, sur la personne et l'oeuvre de l'écrivain anglais de Trinidad mort récemment, V. S. Naipaul. L'auteur d'"Une maison pour Monsieur Biswas", qui fit son succès de départ, de "L'Inde, un million de révoltes", qui fit sa stature de grand écrivain du monde indien. Là non plus, pas trace d'écrits intimes, mais la présence d'un personnage unique dans le monde littéraire anglo-saxon. Naipaul n'avait pas bonne réputation, mêlant un conservatisme volontiers provocateur à une homophobie qui consternait ses fidèles admirateurs.

Depuis plusieurs années, plutôt que d'écrire de la fiction, Roth en lisait. À petites doses et assez lentement. Il nageait aussi, tous les jours ou presque. Plaisir pris à fendre l'eau des bassins, à enchaîner les longueurs ; revanche d'un corps trop longtemps rivé à la table de travail, d'un dos rompu par les cadences infernales qu'imposent les travaux forcés de l'écriture.

Depuis plusieurs années, plutôt que d'écrire de la fiction, Roth en lisait. à petites doses et assez lentement. Il nageait aussi, tous les jours ou presque. Plaisir pris à fendre l'eau des bassins, à enchaîner les longueurs ; revanche d'un corps trop longtemps rivé à la table de travail, d'un dos rompu par les cadences infernales qu'imposent les travaux forcés de l'écriture.

A l'heure du Brexit suicidaire, pour retrouver la génération poétique britannique de ce temps-là, celle que nous présente Marc Porée, en compagnie de W. H. Auden et Louis MacNeice. Ces deux numéros ne sont pas des plus connus du public français, traduits très incomplètement. Ils apportent dans le paysage des "thirties" un ton décalé, faussement léger, qui n'existe que dans le cloître d'Oxford. Perdu à jamais ?

Au menu, trois riches anthologies. La dernière en date reprend des textes consacrés par David Lodge à la biographie et aux vies d'écrivains. Signées Virginia Woolf, les deux autres la montrent parlant d'écrire, comme elle traite de choses et d'autres : à bâtons rompus, et sans prendre de gants. A cent ans de distance ou presque, ces deux écrivains perpétuent, par-delà leur goût commun pour la presse, deux pans a priori antinomiques d'une même culture.

Il arrive que le hasard des parutions - des commandes, plutôt - fasse bien les choses. C'est le cas avec la sortie, presque simultanée, de deux sélections d'essais de Virginia Woolf. Gallimard, d'un côté, et Le Bruit du temps, de l'autre, proposent des textes, dont une partie au moins est « commune », dira-t-on, en songeant à ce goût prononcé de Woolf pour le « lecteur du commun ». Profondément complémentaires, ils le sont, en tout cas, dans le portrait qu'ils brossent de l'artiste en essayiste à contre-courant.

Sous une couverture souple, ce volume consacré à un choix de romans et d'essais de Virginia Woolf réunit les deux faces du génie woolfien : l'intraitable, du côté des essais féministes : "Une chambre à soi", et l'encore plus virulent "Trois guinées" ; la souplesse, synonyme ici, non de compromis - sa radicalité foncière y répugnait -, mais de liberté dans la conception d'une forme romanesque constamment remise sur le métier.

Ce titre, librement emprunté au très anglophile Patrick Mauriès, pour indiquer qu'on se proposera de signaler à l'attention d'un public francophone ce qui fait l'actualité de la chose anglaise ou anglophone. Chose a priori séduisante mais volontiers énigmatique pour les continentaux que nous sommes ; chose à la beauté jamais simple, donc toujours étrangement bariolée (dappled), tavelée (brinded), marquetée (pieced) : Toute chose insolite, hybride, rare, étrange, Ou moirée, madrurée (mais qui dira comment ?) De lent-rapide, d'ombreux-clair, de doux-amer.

Sous un titre de son cru, Laurent Folliot a réuni, préfacé et superbement traduit une sélection de textes de William Hazlit, l'un des plus grands prosateurs anglais.

Dans un dense volume, reprenant ses poèmes les plus connus, ainsi que près de quatre-vingt-pages de son autobiographie littéraire, dont la traduction intégrale reste encore à faire, Jacques Darras, poète et universitaire, la conjonction n'est pas si fréquente, entreprend de réévaluer le romantisme de Coleridge, causeur invétéré, et d'en inscrire les forces, et peut-être la faiblesse, à même le paysage géographique et intellectuel de l'Angleterre et de l'Allemagne.

Borges fut longtemps professeur de littérature anglaise à la faculté des lettres et de philosophie de Buenos Aires. Années heureuses, confia-t-il. Il s'était préparé à ce poste "sans y penser", mais en sachant compter sur l'expérience de toute une vie passée au milieu des livres.

"La vie d'un homme de vertu et de talent, qui périrait à trente ans, est, au regard de ses propres sentiments, plus longue que celle d'un misérable esclave sous la coupe des prêtres, qui rêve de vivre cent ans de médiocrité", écrivait Percy Bysshe Shelley, dix ans avant de périr noyé, à 29 ans.

Virginia Woolf est une grande romancière de l'enfance. "Le Journal de Hyde Park Gate" est le récit de cette enfance, entre les années 1891 et 1895. Un récit mis en forme journalistique, à la faveur d'une collaboration, qui voit les enfants de Leslie et de Julia Steven jouer aux petits reporters, ou aux écrivains en herbe.

Soixante et onze ans après son suicide, jour pour jour, paraissent dans la ″Bibliothèque de la Pléiade″ deux gros volumes rassemblant les oeuvres romanesques de celle qui, lestant la poche de son manteau d'une lourde pierre, se laissa couler dans les eaux sombres et froides de l'Ouse. Comme au sortir d'un bain de jouvence, Virginia Woolf en émerge, vive, libre, changeante (et changée), plus contemporaine que jamais.

Bien connu du public français pour ses romans, "Le Pays des eaux", "L'Affaire Shuttlecock", "Hors de ce monde" et "A tout jamais", Graham Swift est aussi l'auteur de "short stories", parues en 1982, que Gallimard vient de publier...