Dur, dur d'être un branché. Avec ses dreadlocks flottant à tous les vents, ses sneakers mal lacées sur sa mono roue et son sac de postier trop chargé, le hipster prend des risques. Sa coolerie (dans les faits, une condescendance de tous les instants) peut lui causer mille déboires, parfois mortels.

Elle est fière, elle est forte, elle est belle : la femme aux formes généreuses revendique sa visibilité. Mais, tandis qu'elle agite aux quatre vents son popotin considérable, clamant "je suis grosse et je vous emmerde" aux esprits chagrins, cette rebelle du capiton omet de fustiger ceux qui l'ont mise dans l'embarras : les industriels de la chimie et de l'agroalimentaire.

Quiconque possède un chouïa de finesse psychologique ne peut manquer d'éprouver un haut-le-coeur en pénétrant dans l'antre professionnel de certains individus. Normal : les mètres carrés dévolus au salarié pour l'exécution de son taf quotidien sont bien davantage qu'un espace de travail. C'est son jardin secret, son côté obscur, son reflet intérieur...

Aujourd'hui, on s'incruste dans les universités d'été à un âge avancé, on squatte les ateliers de la mairie, on s'accroche aux cours en ligne (dits "Mooc"), on raque, on prend des notres ; bref, on ne trouve rien de plus beau que d' "apprendre toute sa vie", que ce soit un nouveau métier, la poterie ou la physique quantique. Nous sommes désormais des ateliers à vie !

Le patriarcat, c'est caca. Et le matriarcat, pas mieux. Aujourd'hui papounet et mamouillette ont abandonné toute autorité, toute verticalité, pour entretenir des relations égalitaires avec leurs enfants qui ont "tant à leur apprendre". Privés de surmoi, ces derniers deviennent les tyrans de ces deux lavettes déguisées en Télétubbies...

Débats oiseux, discours interminables, jacasserie télévisuelle, prime à l'oral dans les études, concours d'éloquence, multiplication des stand-up : l'actuelle promo des beaux parleurs dans l'espace public en dit long sur l'éradication des vraies pointures. DécadenCe, quand tu nous tiens !