Aux problèmes compliqués de l'Italie de l'après-guerre, Candido apporte des réponses simples, trop simples. Parce qu'il fait naturellement confiance aux hommes, il se heurte à tous les adeptes de la combinazione, les démasques et les ridiculise : dirigeants démocrates-chrétiens, militants communistes, riches propriétaires, prêtres et magistrats... Dans la Sicile d'aujourd'hui, le Candido de Leornado Sciascia n'est pas moins provocateur que le héros de Voltaire chez nous deux siècles auparavant. www.decitre.fr/livres

Ces quatre nouvelles explorent l'histoire politique de l'Italie de 1848 à la Seconde Guerre mondiale et dévoilent le petit monde sicilien à travers les figures des oncles, ceux qui incarnent le pouvoir. ©Electre 2020

Un procès du XVIe siècle et d’une page de Montaigne, sont le prétexte d’une autre impeccable « inquisition » de Sciascia. "J’aime de plus en plus écrire des choses comme celle-ci ; et j’aime de plus en plus publier de petits livres comme celui-ci. Peut-être qu’à un certain moment dans la vie, on veut être peu nombreux. Il m’arrive même de croire que j’ai inventé un genre littéraire : illusion qui accroît le plaisir de le pratiquer. Mais je sais aussi que ce n’est pas vrai. Le prototype, très haut, reste L’histoire de la Colonne Infame, il y a ensuite les « inquisiciones » de Borges et - pour moi - les inquisitions philologiques et critiques de Salvatore Battaglia, inoubliable maître et ami. Cette « inquisition », jouée entre un procès du Xvie siècle et une page de Montaigne, je l’ai écrite avec un amusant subtil. J’espère que mes 25 lecteurs en auront aussi. Et je garde le chiffre manzonien non pas par immodestie, mais en tenant compte de l’inflation omniprésente." Leonardo Sciascia

Un almanach des voix et des expressions de Racalmuto. Il y a six ans, à la campagne, en regardant le soleil se coucher derrière les nuages qui ressemblaient à des traits de plume - un peu éteint, un peu louche, comme enfermé - quelqu’un a dit : «Oeil de chèvre : demain il pleut». Je n’ai pas entendu ça depuis des années. J’ai noté l’expression sur une feuille; et ainsi chaque fois - depuis lors - que j’en entendais ou que j’en retrouvais dans la mémoire d’autres d’égale originalité et d’éloignement. Feuillet sur feuillet, les « voix » ont fait livre : aussi mince qu’il est, mais pour moi « important ». D’un certain point de vue, on peut peut-être le considérer, comme on dit maintenant à l’académie, comme un travail « scientifique » : pour moi, il l’est, mais de cette « science certaine » qu’est l’amour au lieu où on est né, aux personnes, aux choses, aux paroles dont notre vie, dans l’enfance et l’adolescence, elle s’est imprégnée. Leonardo Sciascia

Manno, pharmacien sicilien, décide d'ignorer les lettres de menace qu'il reçoit régulièrement. Quelques semaines plus tard, lors d'une partie de chasse, il est abattu à bout portant ainsi que son ami Roscio. Trois hommes sont arrêtés et écroués en toute hâte. Le professeur Laurana, un des amis des deux victimes, est bien décidé à démêler les zones d'ombre de ce crime trop vite élucidé.

L'auteur de cet essai a personnellement connu l'écrivain sicilien. Il s'en tient aux grandes lignes d'une oeuvre qui reste à découvrir et ne nous livre, de la vie et de la personnalité de Sciascia, que le peu qui transparaît à la lumière de ses écrits. En fin de volume, il publie une nouvelle inédite et reproduit le texte d'une interview.

Etrange Sicile, avec son visage africain, ses marchés arabes, ses églises baroques et ses palais espagnolesques. Etrange Sicile où l'on est capable de dire "camminare latino" (marcher latin) pour signifier que l'on marche droit... Etrange Sicile qui a vu naïtre Pirandello, Lampedusa, et Leonardo Sciascia... D'un côté Sciascia essaie de rattacher la Sicile au monde. De l'autre il propose le thème de sa future "sicilianisation" : "La réalité, dit sciascia, tend partout à devenir "mafieuse"...

Abolie en 1890, la peine de mort fut rétablie en Italie par Mussolini. L'évocation du procès de G. Matteoti, opposant au régime et trois fois meurtrier, permet à L. Sciascia d'analyser avec minutie les fondements de la peine de mort, dans un contexte fasciste ou non. Il relate les attendus, les circonstances des crimes, les délibérations et résume ainsi : "On ne doit pas répondre à un assassinat par un autre assassinat". Un essai court et percutant.

Dans son journal, l'écrivain sicilien évoque ses lectures (Manzoni, Verga, Pirandello, Brancati, Cervantès, Montaigne, etc.), ses découvertes (M. Foucault, Borges ou Kundera), mais aussi l'actualité politique locale ou nationale. De ses réflexions, émergent les grandes lignes de sa pensée : la justice, le pouvoir et ses abus, la corruption, le rôle de l'Eglise, etc. (Livres hebdo : livres du mois, 5, 2005)

Qu'ils soient consacres a des auteurs siciliens comme Brancati, De Roberto, Lampedusa, Maria Messina, ou étrangers comme Voltaire, Azaña Jorge Luis Borges, les seize portraits - pour la plupart, des préfaces et études inédites rassemblées par Maria Andronico Sciascia qui composent ce recueil sont révélateurs de la diversite des intérets de Sciascia et de la justesse de son coup d'oeil critique et éditorial.

À peine arrivé dans une petite ville de Sicile, le capitaine Bellodi est chargé de mener une enquête sur l'assassinat d'un entrepreneur local en froid avec la mafia. Seule une femme, témoin du meurtre, est susceptible de l'aider.

L'évocation de l'intimité d'une famille et de la condition des femmes siciliennes, au début du XXe siècle. Dans une maison bourgeoise de Palerme, deux soeurs, Nicoletta et Antonietta, vivent un étrange ménage à trois imposé par Don Lucio, le mari de cette dernière. Alessio, le fils aîné, illumine le quotidien des deux femmes par sa présence et sa curiosité. ©Electre 2020

Un policier, Rogas, enquête sur la série d'assassinats de puissants juges. Ses investigations le conduisent sur la trace d'un homme autrefois condamné par les magistrats. Rogas découvre bientôt que certains personnages influents ne veulent pas entendre parler d'une vengeance personnelle et comptent donner à l'affaire une explication politique, souhaitant profiter de ce climat de violence pour instaurer un état de répression dans le but de déstabiliser le gouvernement. (Electre)