La libération de prisonniers exigée par les talibans a été suspendue, retardant encore le processus de paix négocié par les Etats-Unis. Pourtant, talibans et gouvernement afghan sont condamnés à s’entendre, explique ce site.

Depuis 2001, la situation des femmes afghanes - alors soumises aux lois féroces du régime taliban depuis 1996 - s'est améliorée mais reste caractérisée par des niveaux de violence, de discriminations et d'inégalités parmi les plus élevés du monde. L'insécurité, le manque de moyens dans la police et la justice ou l'influence persistante des fondamentalistes religieux et de certaines pratiques traditionnelles dans la société ont limité les progrès.

Vingt ans après la chute de leur régime (1996-2001), les talibans sont redevenus, en août 2021, les maîtres de l'Afghanistan, un pays qui aura vu tout au long de son histoire les grandes puissances incapables d'imposer un ordre venu de l'extérieur, du Royaume-Uni et de l'URSS aux Etats-Unis. Si le retour des fondamentalistes constitue un échec pour la communauté internationale, il est un traumatisme pour la population.

15 août 2021, les talibans reprennent Kaboul. Les États-Unis, qui ont négocié la fin de « la plus longue guerre américaine », finalisent le retrait de leurs troupes présentes depuis deux décennies. Quant à l'Otan, outre ses soldats elle est censée évacuer interprètes, chauffeurs... Mais elle est prise de court. Les exactions commises les semaines précédentes, dont le meurtre d'Abdul Basir, cuisinier pour l'armée française, laissent craindre le pire à ceux qui ont travaillé avec les étrangers. Et aux autres.

La prise du pouvoir rapide par les talibans a stupéfié les Afghans comme la communauté internationale. Retour sur l'histoire de leur présence dans le pays. En conclusion de l'article, le politologue et spécialiste de l'islam Olivier Roy explique dans une interview que "Les Talibans veulent être reconnus comme un gouvernement légitime".