Si le président iranien risque, comme le dictateur irakien, de mener son pays à la catastrophe, les deux hommes sont radicalement différents, souligne "Al-Hayat". Et les deux régimes ne sont pas comparables.

Le bras de fer qui oppose l'Iran aux Etats-Unis et à la communauté internationale à propos du nucléaire est loin d'être terminé. Le président Ahmadinejad, qui semblait, il y a encore cinq mois, en décalage par rapport à la société civile, reçoit un large soutien populaire et marque des points face à ses rivaux.

En le diabolisant, l'Occident a rendu un grand service au président de l'Iran, qui était très isolé sur la scène politique nationale et qui est loin de tenir toutes les rênes du pouvoir.

Dans une lettre adressée au président français, Mahmoud Ahmadinejad se proposait de prodiguer des conseils au "jeune et inexpérimenté" Sarkozy. Mais c'est plutôt l'Iranien qui aurait besoin de leçons...

Les Iraniens doivent encore se sacrifier pour le bien de leurs semblables, explique un chroniqueur sarcastique

Après une nouvelle crise entre le Parlement et le gouvernement, le site Yaari News, proche de l'ancien président réformateur Khatami, appelle à la démission du président iranien

Le 11 février 1979, la révolution islamique triomphe à Téhéran, soulevant d'immenses espoirs parmi la population. Depuis trente ans, le régime, renforcé par huit années d'une guerre sanglante contre l'Irak, impose sa loi au peuple iranien. Ses ambitions nucléaires inquiètent aujourd'hui la communauté internationale.

Ce mois-ci se déroulent en Iran à la fois un scrutin municipal et des élections à l'Assemblée des experts. S'ouvre ainsi une nouvelle phase de l'affrontement entre conservateurs et réformateurs au sein d'un système politique qui résiste à l'ouverture démocratique voulue par les seconds. La crise avec les Etats-Unis autour du nucléaire permet au président Mahmoud Ahmadinejad de renforcer l'unité nationale.

A la surprise, le fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran, a devancé le candidat réformateur et les modérés... Ses adversaires dénoncent une vaste fraude.

La victoire du très conservateur maire de Téhéran n'est pas totalement une surprise. Alors que ses concurrents évitaient soigneusement de parler des sujets qui fâchent, comme le chômage et la pauvreté, il s'en est pris aux corrompus et aux profiteurs pour rallier les voix des déshérités et s'emparer de la présidence.

La chute du régime de Saddam Hussein et de celui des talibans puis l'enlisement des Etats-Unis en Irak ont débarrassé Téhéran de ses deux principaux ennemis et rassuré la République islamique sur le risque d'une intervention américaine.