L'impéritie de l'Etat algérien suscite un mécontentement latent qui débouche parfois sur des affrontements sanglants, comme ceux survenus à Ghardaïa à la mi-mars 2014. Dans ces conditions, la nouvelle candidature de M. Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle prévue le 17 avril a provoqué l'exaspération d'une population qui n'attend plus rien de ses dirigeants.

Quand il n'est pas à l'étranger où pleuvent louanges et récompenses, l'écrivain résiste dans la solitude de Boumerdès. Le printemps arabe n'a pas soufflé sur l'Algérie.

Lassés par deux décennies de terrorisme, de corruption et de réformes sans lendemain, les Algériens assistent indifférents à la bataille pour le pouvoir .

Si les massacres de civils qui ont marqué le ramadan ont suscité une nouvelle émotion en France, cela n'a pas provoqué, à quelques exceptions près, une remise en cause de la lecture des événements : la stratégie éradicatrice qui a pourtant fait la preuve de son impuissance continue à s'imposer.

On parle de pouvoir classique, on évoque les liens de l'armée et des sommets de l'Etat. Mais on ne sait pas toujours s'y retrouver dans "la nébuleuse du pouvoir" algérien.

On passe vite à Alger d'un scénario de négociation à celui d'un renforcement de la répression contre les islamistes. La volonté de négocier de l'Etat est-elle véritable ? Et l'évolution militaire du FIS ne la condamne-t-elle pas à l'échec ?

Compilation d'articles parus dans le quotidien français Le Monde entre 2009 et 2011 dressant un état des lieux de la situation économique, politique et sociale en Algérie, pays secoué par le vent de révolte qui touche le monde arabe depuis début 2011.

Confronté à une jeunesse en mal d'emploi, le régime de Bouteflika achète la paix sociale à coups de crédits gratuits. Cette politique a provoqué une floraison de micro-entreprises très précaires. Le tout financé par la manne des hydrocarbures, qui commence à se tarir.

Absent de la scène publique depuis plusieurs mois pour raisons de santé, le président n'accorde pratiquement plus d'audiences. Hormis à quelques rares personnalités nationales et étrangères.

La réconciliation avec les anciens terroristes de la décennie noire a été le leitmotiv d'Abdelaziz Bouteflika durant ses quinze années de pouvoir. Alors que son troisième mandat touche à son terme, cette doctrine a-t-elle porté ses fruits ?

Comment le système politique fonctionne-t-il ? Quels en sont les ressorts apparents et cachés ? Des questions auxquelles tente de répondre le chercheur Mohammed Hachemaoui.