4 juin 1958. Charles de Gaulle, tout juste investi président du Conseil, déclenche la liesse parmi les partisans de l'Algérie française sur la place du Forum à Alger. Avec cette phrase, volontairement ambiguë, croit-il encore pouvoir empêcher la guerre ?

Commémorations, hommages et recueillement... L'année 2022, celle du 60e anniversaire des accords d'Évian, devait permettre de regarder en face les douloureux souvenirs de la guerre d'Algérie. L'histoire pourtant a gardé ses zones d'ombre. Parmi elles, la question des violences et tortures sexuelles. « Nous avons eu l'indépendance, mais à quel prix ! » Les mots sont ceux de Baya Laribi, l'une des femmes qui, en 1956, ont pris le maquis. « Parlez des femmes violées dans les montagnes, celles dont on n'a jamais rien su ! », exhortait-elle déjà en 2004.

Il y a soixante-dix ans, une série d'attentats commis en une nuit par les indépendantistes déclenchait la guerre d'Algérie.

En lice pour le prix Goncourt 2024, le journaliste et écrivain revient avec "Houris", son nouveau roman, sur les massacres des années 1990 en Algérie et sur le silence qui les entoure encore.

Dans cette ville des hauts plateaux algériens, le drapeau allemand est partout. Plusieurs générations d'hommes ont émigré outre-Rhin cultivant, encore aujourd'hui, l'espoir d'un eldorado, malgré les barrières érigées en Europe. Cette histoire particulière puise se origine dans les années 1970 avec l'accord conclu entre l'Algérie, soucieuse de prendre ses distances avec l'ancien colonisateur français, et la RDA communiste, avide de main-d'oeuvre.

Sur la côte oranaise, de hauts murs en béton sont soudainement apparus. Le pays tente ainsi de lutter contre le phénomène massif et toujours croissant de départs clandestins vers l’Europe.