Avec les élections européennes, la question de l'immigration est plus que jamais d'actualité. Un sujet dont s'est déjà emparée la science, étudiant les flux migratoires de façon précise et objective. Surprise : ces travaux remettent en cause certaines idées reçues, alors même que celles-ci nourrissent les débats. Démonstration en trois points.

Tantôt clôture électrique, tantôt hauts blocs de béton, la "barrière de sécurité" construite illégalement par Israël en 2002 a relégué une partie des habitants palestiniens hors des frontières physiques de Jérusalem. C'est le cas à Abou Dis, en Cisjordanie, dont la population s'est vue privée d'un précieux accès à la Ville sainte.

Donald Trump n'a pas renoncé à ériger une barrière pour contenir l'immigration clandestine en provenance d'Amérique latine. Mais les difficultés de tous ordres s'accumulent. Et le doute s'insinue.

Promesse centrale faite à son électorat, le mur sur la frontière mexicaine se heurte à de nombreuses contraintes. Le président américain jure qu'il verra le jour...

Un rempart de 2700 kilomètres court à travers le Sahara occidental, que le Maroc et les indépendantistes sahraouis se disputent depuis 1975. Retour sur un conflit ensablé.

Le long de la frontière avec la Serbie, la Hongrie a construit un "mur antimigrants". Deux ans plus tard, le gouvernement nationaliste et populiste de Viktor Orban demeure sourd aux critiques.

Un mur, au bout de l'empire, pour se protéger des peuples turbulents... Hadrien aura inspiré tout à la fois l'auteur de "Game Of Thrones" et Donald Trump, président des Etats-Unis en exercice. Mais les plus redoutables fortifications n'ont jamais sauvé les empires des guerres intérieures qui eurent raison de Rome.

Depuis le milieu des années 1980, dans la capitale péruvienne, un mur sépare un bidonville d’un quartier aisé de la capitale. Un symbole des inégalités criantes dans le pays.

En Arizona et au Texas, les travaux de construction du mur frontalier avec le Mexique battent leur plein avant la passation de pouvoir à Washington.

Rideaux de fer. 40 000 kilomètres de séparation ont voulu être édifiés. Même les démocraties cèdent à cette folie constructrice.

La multiplication des murs de séparation depuis la fin de la guerre froide symbolise les fractures et les résistances à la mondialisation. Actes unilatéraux par essence, à l'opposé du concept de frontière reconnue des deux côtés, les murs sont non seulement des signes d'impuissance mais aussi des facteurs de déstabilisation supplémentaires. Ils ne peuvent donc représenter une véritable réponse aux crises et menaces d'aujourd'hui.

Le financement et la construction de murs -"infrastructures" à l'efficacité contestable - aux frontières extérieures de l'UE suscitent un profond débat parmi les Vingt-Sept. Sommaire. Ces barrières qui divisent l'Union. La "forteresse" n'est rien qu'une illusion.