C'est un été grave et léger en bord de mer. Venant se fondre au décor vaporeux et au pastel de journées qui passent et se ressemblent, quelques personnages apparaissent tels des songes. Leurs contours sont ronds, onduleux, liquides, flottants - existent-ils seulement ? Ils forment une petite communauté isolée à l'abri des vents extérieurs, parfois auréolée de silence, parfois aimant partager des futilités ou laisser poindre l'étendue de douleurs intimes, qui se devinent dans les sonorités mêmes de leurs prénoms.

Elisabeth Jammes est passée par l'école Émile Cohl (école spécialisée en animation et illustration) avant de faire de sa passion pour la bande dessinée un métier. Après quelques années de galère, durant lesquelles elle enchaîne les missions en free-lance pour faire bouillir la marmite, elle publie ses premiers albums en tant que dessinatrice, à savoir deux tomes de "L'École de Montperdu", ainsi qu'un volume de "Spartiate".

Auteur polymorphe, Jean Giraud/Moebius a laissé derrière lui une oeuvre à facettes et une autobiographie qui brouille un peu les pistes. Pilier de la bande dessinée internationale moderne, aussi doué en western que pour dessiner les mondes du futur, l'artiste français qui a inspiré les plus grands réalisateurs de cinéma méritait qu'un journaliste se penche sur l'ensemble de son oeuvre. Grâce à Christophe Quillien, et après quelques années d'un travail de Romain, le vide est comblé avec la sortie de la biographie la plus complète qui soit sur le père de Blueberry et du Major Fatal.

Même s'il vit et travaille à Nancy, c'est à Metz, plus exactement à la cafétéria du musée Pompidou, que Frédéric Bosser a retrouvé Romain Dutreix après une visite de l'exposition en cours consacrée à André Masson. La raison de cette rencontre : sa première BD grand format chez Dargaud. Mais la discussion s'est aussi orientée vers son travail de caricaturiste au Canard enchaîné. Morceaux choisis ...

En faisant de la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou son île éphémère, Corto Maltese, le marin d'Hugo Pratt, rejoint Gaston Lagaffe et devient le deuxième personnage-titre de bande dessinée à se voir consacrer une exposition monographique. "Corto Maltese. Une vie romanesque" conserve dès son intitulé l'idée de flottement chère à son créateur, qui aimait dire qu'il "passait (sa) vie à raconter la vérité comme si c'était un mensonge". Le voyageur aurait donc bien vécu - et peu importe si cette vie est tout entière de papier : elle a pour elle l'éternité.

Parmi la multitude de séries ("XIII", "Bob Morane", "Bruno Brazil", "Ramiro"...) que le g and William Vance a dessinées, "Bruce J. Hawker" n'est pas la plus connue, malgré sa qualité et bon nombre d'élément graphiques spectaculaires. Quel plaisir donc de voir renaître ce personnage d'officier de la marine anglaise au tout début du XIXe siècle sous la plume de Christophe Bec au scénario et le pinceau de Carlos Puerta au dessin.

Fallait-il soutenir ou non Bastien Vivès quand son exposition à Angoulême a été annulée et quand il faisait face à un déferlement de haine, notamment venant de sa communauté qui ne semblait n'avoir attendu qu'une bonne raison de se lâcher? Sur le plan de la liberté de création, bien sûr ! Sur le plan personnel, compliqué tant ses mots envers une tierce personne étaient déplacés. Cette confusion des genres a fait que quand nous discutions d'un des deux sujets, c'est l'autre qui prenait la place et inversement.

Lucas Varela a publié une dizaine d'albums en français, parmi lesquels "Paolo Pinocchio", "Diagnostics", "Le Jour le plus long du futur" ou encore "L'Humain". Nourri aux classiques de la bande dessinée argentine et mondiale, son style est passé d'une néo-ligne claire à un trait rétropop reconnaissable entre mille. Après "Le Labo", le dessinateur argentin, qui est également illustrateur de presse, notamment pour le "Financial Times", retrouve Hervé Bourhis pour le polar "American Parano". L'occasion était trop belle de revenir sur son parcours dans la jungle du 9e art.

Retranché dans le massif des Ecrins, le dessinateur du cultissime “Transperceneige” signe “La Dernière Reine”, l’oeuvre d’une vie. Rencontre à 1 600 mètres d’altitude.

Riad Satouff referme "Les Cahiers d'Esther" et déclare : "L'adolescence est une période de grande fragilité".