Ce jour-là, l'Opéra de Paris présentait en création mondiale un ouvrage composé quarante-quatre ans auparavant. Ce jour-là, les turpitudes d'une Vienne dissolue, agrémentées par un meurtre dans les bas-fonds de Londres, s'étalaient sur la scène de Garnier. Ce jour-là, l'équipe Boulez-Chéreau, qui oeuvrait depuis deux ans à Bayreuth, révéla un chef-d'oeuvre d'Alban Berg. 24 février 1979, création mondiale, à Paris, de la version complète de Lulu, avec Teresa Stratas dans le rôle-titre.

Il y a déjà plus d'un an, Pierre Boulez s'en est allé aussi discrètement que son règne indiscuté sur la création musicale française et internationale fut long, tyrannique pour certains, enthousiasmant et toujours novateur pour d'autres. Du compositeur au théoricien en passant par le chef d'orchestre, il apparaît comme une figure de la musique contemporaine aux multiples casquettes.

A l'occasion de son 90e anniversaire, le chef d'orchestre, compositeur et pédagogue d'avant-garde, qui a durablement bouleversé le paysage musical français, est honoré d'une exposition à la Philharmonie de Paris.