Entamé par M. Fernando Collor en 1990, le cycle des gouvernements néolibéraux du Brésil pourait bien se terminer avec la fin du second mandat de M. Fernando Henrique Cardoso.

″Là où le Brésil va, l'Amérique latine ira″, avait annoncé le président américain Richard Nixon, en 1971. Le décollage économique du pays au cours des années 2000 a transformé l'hypothèse en évidence. Mais le ″miracle″ brésilien ne nous éclaire-t-il pas, aussi, sur les limites des processus politiques en cours en Amérique latine ?

″Laissez rugir l'esprit animal du secteur privé″, conseillait récemment l'hebdomadaire britannique ″The Economist″ à la présidente brésilienne Dilma Rousseff, confrontée à un ralentissement de la croissance de son pays. Il est un domaine où résonnent déjà les feulements des investisseurs : celui de l'immobilier à Rio de Janeiro, un secteur dopé par la préparation d'événements sportifs planétaires.

La crise, quelle crise ? Les déboires économiques du Brésil ont jusqu'à présent épargné le marché de l'art, havre de paix et de prospérité au coeur de la tourmente.

Depuis près d'une décennie, et notamment depuis la création en 1999 du G20, ce forum économique qui associe aux pays les plus industrialisés du monde une dizaine de pays à économie émergente, le Brésil prend une place de plus en plus grande sur la scène internationale. Ce géant sud-américain semble bien parti pour rivaliser avec les leaders mondiaux, en particulier dans le secteur de l'agriculture.

Le président brésilien se retire au sommet de sa popularité après deux mandats qu'il aura marqués par sa détermination, mais aussi par son pragmatisme. Il a réussi le tour de force de s'attaquer à la pauvreté tout en préservant la stabilité économique d'un pays devenu une puissance de premier plan. Même si, pour réduire les inégalités, beaucoup reste à faire.

Chute du prix du pétrole, hausse du chômage, crise politique sur fond de corruption, inflation de la dette publique... au lendemain de l'euphorie des Jeux Olympiques d'été 2016 le Brésil doit faire face à une réalité difficile et s'engage dans une crise qui pourrait s'avérer comme l'une des plus graves de son histoire.

On croyait que le pays du football se ferait une joie d'accueillir la Coupe du monde en juin 2014. Las, depuis des mois, le coeur n'est plus à la fête. L'économie patine, la corruption galope, et les dépenses somptuaires engagées pour organiser cet événement ne font qu'ajouter à l'exaspération de la rue.

Retards de chantiers, mécontentement social, fuite des investisseurs empêchent le Brésil de profiter pleinement de l'année de la coupe du monde.