Construit au début des années 1970 à Londres, le Robin Hood Gardens, complexe de 213 logements, est l'un des emblèmes du brutalisme, courant d'architecture sociale de l'après-guerre. Pourtant, ce grand ensemble va laisser place à des commerces et à des appartements privés. Avec l'achat d'un fragment de façade et une exposition à la Biennale de Venise, le Victoria&Albert Museum tente d'en préserver la mémoire mais se voit accusé de cautionner la gentrification des quartiers populaires.

Zupagrafika est le nom d'une maison d'édition établie en Pologne et constituée par David Navarro et Martyna Sobecka. En moins de dix ans, ils ont documenté avec une quinzaine d'ouvrages l'architecture brutaliste à Londres ou autour de Paris, et surtout l'architecture brutale de l'ère soviétique, au temps ou le rideau de fer était aussi une chape de béton. Celle-ci a recouvert l'existence des citoyens de l'Est, de Berlin jusqu'aux confins de la Sibérie.

Des angles aigus, des jardins verdoyants, des voisins qui se parlent. Les immeubles imaginés par Jean Renaudie combinaient ambition architecturale et sociale. Mais leur rénovation se fait attendre.

Perché au sommet d’une montagne, ce monument à la gloire du Parti communiste tombe en ruine. Architectes, historiens et autorités s’interrogent sur le sort à réserver à ce symbole d’un passé honni.

Après une réflexion sur la fabrique d'un dictateur au titre inspiré de Jean-Paul Sartre ("L'Enfance d'un chef", 2015) et un portrait ambigu d'une star de la pop ("Vox Lux", 2018), Brady Corbet franchit une nouvelle étape avec l'époustouflant "The Brutalist", prix de la mise en scène à Venise. Ce faux biopic s'impose comme une exploration des profondeurs de l'imaginaire américain. Rarement film aussi monumental aura autant séduit par sa musicalité et par l'éblouissement de ses textures.

Récit fleuve du combat d'un architecte rescapé des camps de la mort contre la puissance capitaliste US, "The Brutalist" réactive la grande épopée américaine au cinéma. Rencontre avec le réalisateur Brady Corbet, 36 ans, prêt à se consumer pour sa création avec la même passion que son personnage d'artiste visionnaire et exalté.