Il s'apprête à quitter la direction musicale de Covent Garden et de l'Accademia di Santa Cecilia à Rome. C'est avec cette dernière que le maestro vient d'enregistrer la Turandot de Puccini, réunissant Sondra Radvanovsky et Jonas Kaufmann, autour de la rare version intégrale du finale composé par Franco Alfano. Dans la foulée, il prendra la direction du London Symphony Orchestra.

Le directeur musical de l'Orchestre de Paris, tout juste débauché par le Concertgebouw d'Amsterdam, rassure ses admirateurs sur sa présence dans les murs de la Philharmonie pour les années qui viennent. Il évoque ses projets, parmi lesquels Stravinsky et la création occupent la place d'honneur.

Depuis bientôt soixante ans John Eliot Gardiner dirige les orchestres du monde entier et un choeur, son Monteverdi Choir, instrument pas du tout ancien - toujours plus jeune. Le 20 avril, son anniversaire sera une fête de la musique, sans frontière entre Verdi et Monteverdi, Mozart et Elgar, Berlioz et Bach.

Le meilleur orchestre du monde ? Un de ceux, en tout cas, dont l'identité est la mieux affirmée, notamment face au grand rival berlinois. Si l'histoire des Wiener Philharmoniker se confond avec celle de l'Autriche, dans ses heures glorieuses ou plus sombres, elle reste marquée par certaines constantes. En particulier un désir d'indépendance face à toute forme de pouvoir, y compris celui des chefs, revendiqué par les musiciens dès la naissance de la formation dans les années 1840.

A la tête de l'ensemble Pygmalion, qu'il a fondé voici dix-huit ans, le chef s'engage cet été dans un projet fou : créer un opéra de Voltaire et Rameau, Samson, d'abord interdit, puis porté disparu...

C'est l'événement lyrique de ce début de saison : la création à Toulouse du troisième opéra de Bruno Mantovani. Comme dans les deux précédents, il y est question du rapport de la création avec la dictature.

Il entame ce mois-ci sa quatrième saison avec l'Orchestre de Paris. Tout en ayant déjà les yeux rivés sur l'Orchestre de Chicago et le Concertgebouw d'Amsterdam, deux phalanges dont il prendra les rênes en 2027. Du côté de la Philharmonie, l'heure n'est pourtant pas encore à la mélancolie : la fin de règne, comme son début, s'annonce brillante.

Rescapé d'Auschwitz, Karel Ancerl magnifia de haute lutte l'âpre beauté de la Philharmonie tchèque. Fort d'un artisanat d'acier mais épris de liberté, il portait, avec humilité, la musique à l'incandescence la plus troublante.