Décryptage, début 2015, du changement de paradigme de la politique économique et monétaire de la Chine. Le pays a misé sur un yuan attractif pour devenir une monnaie de réserve et pour favoriser exportations massives et économies d'échelle et assurer sa croissance. Or, la Chine vieillit et se tourne vers son marché intérieur. Elle ne compte plus sur la faiblesse de sa monnaie pour assurer sa prospérité. Au niveau économique, le pays se concentre sur les technologies de pointe et délaisse les produits manufacturés à faible valeur ajoutée.

Deux raisons de douter et deux raisons d'espérer voir le modèle de croissance chinois se stabiliser dans la durée.

Carte à jouer pour les start-up françaises en Chine, en 2015. Un pays qui cherche à attirer des entreprises innovantes, dont celles venues de France. L'objectif : substituer la consommation intérieure aux exportations comme moteur de la croissance de son économie. Une politique qui nécessite une hausse des salaires et donc une perte de compétitivité à combler via l'innovation. Un levier qui occupe une place fondamentale dans le prochain plan quinquennal du gouvernement chinois.

En 2014, la croissance économique en Chine a été de 7,4%, la plus mauvaise performance depuis 1990. Selon le pire des scénarios, la baisse devrait se poursuivre jusqu'à ce que la croissance s'établisse à 5% entre 2016 et 2017. Les limites du modèle de croissance chinoise (baisse durable de la demande extérieure, hausse du coût du travail, accroissement des inégalités, renforcement de la contrainte environnementale, surcapacités de production, etc.) semblent cette fois être atteintes.

En septembre 2013, le Président chinois, Xi Jinping, a dévoilé son projet de développement d'une grande zone économique qui favoriserait les échanges commerciaux entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie - soit 66 pays concernés. Ce projet baptisé "One Belt, One Road" (une ceinture, une route) - qui consiste à faire renaître la mythique route de la soie terrestre, pourrait générer, à terme, 55% du produit intérieur brut (PIB) mondial, au sein d'un ensemble gigantesque concentrant 70% de la population mondiale et 75% des réserves énergétiques de la planète.

La dévaluation du yuan ne suffira pas à relancer une économie poussive. Car l'objectif des autorités chinoises n'est pas de soutenir les exportations, mais de stimuler l'investissement et la consommation.

Face à la crise economique, une mutation géante s'amorce, sous le contrôle de fer du mystérieux Xi Jinping.

L'écrivain et philosophe Gaspard Koenig poursuit son tour du monde à la recherche des praticiens de la liberté. En mai, il a rencontré à Pékin l'économiste Mao Yushi, fondateur du think tank libéral Unirule, un ovni dans une Chine centralisée et oligopolistique.

La fin du "miracle chinois" inquiète le monde entier. Assiste-t-on à la chute d'un système ou à son adaptation à un nouveau cycle de croissance ? Les réponses du 1.

Le président Xi Jinping a lancé un grand programme de réformes économiques d'inspiration libérale. Est-il le nouveau Deng Xiaoping ? Cela reste à démontrer, tant les choses ont changé depuis vingt-cinq ans.