A l'approche de la célébration du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, en septembre, les deux pays sont en proie à une flambée ultranationaliste que les conflits territoriaux en cours ne contribuent certes pas à éteindre !

Clash. La querelle à propos de minuscules îlots se transforme en épreuve de force entre la Chine et le Japon.

En choisissant Pékin pour son premier déplacement à l'étranger, le nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, a réussi à renouer le fil du dialogue avec son voisin.

Après plusieurs mois de brouille, Tokyo et Pékin cherchent à se rabibocher. En se rendant dans l'archipel, le Premier ministre chinois entend bien redonner de la vigueur à la coopération, notamment dans le domaine énergétique.

Après plusieurs années de relations difficiles avec les autorités chinoises et sud-coréennes, le gouvernement japonais cherche à renouer le dialogue.

Malgré l'ambiance bon enfant qui règne en Chine, de nombreux Japonais craignent une poussée de nippophobie. Une peur alimentée par une méfiance réciproque.

En relançant l'idée d'une communauté d'Asie orientale, le nouveau Premier ministre japonais tend une perche au gouvernement chinois, qui ne cache pas ses réserves.

Le gouverneur de la capitale, Shintaro Ishihara, est connu pour son populisme et ses positions ultraconservatrices. Il a récemment déclaré son intention de ″racheter″ des îles revendiquées par Pékin. Mauvaise idée que de provoquer ainsi les voisins.

Le conflit territorial des îles Diaoyu-Senkaku, qui oppose la Chine et le Japon, se réveille. De part et d'autre, les sentiments nationalistes sont attisés par des forces internes qui jouent avec le feu.

Phénomène inédit dans les relations internationales, bien que les échanges économiques entre les deux pays n'aient jamais été aussi intenses, les relations politiques, elles, se détériorent. Au délà du choc des mémoires, une même ambition les anime : la conquête du leadership en Asie.

Il y a soixante-dix ans, le Japon attaquait la Chine. En décembre 1937, après la prise de Nankin, il se rendait coupable de crimes de guerre d'une ampleur inédite. Des exactions que nombre de Japonais continuent à nier.