Les destinées collectives jadis canalisées par des institutions plus grandes que nous, rassurantes et impliquées, hiérarchiques et souvent paternalistes – le parti, le syndicat, l’Eglise –, se sont quasiment défaites pour laisser place à des ressentis individuels épars et peu contrôlables. A chacun ses raisons de protester en brandissant de nouvelles légitimités. Comment recoller le miroir brisé quand notre pays se présente comme un agglomérat de communautés qui ne sauraient composer une société ? Gouverner, dit Pierre Rosanvallon, c’est tenir compte des singularités.

Il n'est pas encore candidat officiellement que certains se disent prêts à voter pour lui. Pour quelles raisons ? Nous sommes allés à Nice, Versailles et Dunkerque, dans les pas d'un Zemmour en pré-campagne, pour tenter de comprendre cette tentation. Sommaire. De quoi le vote Zemmour est-il le non ? La défense des "racines" de la France séduit. L'hésitation du portefeuille. Une réponse au "basculement civilisationnel". Pour éviter le "précipice" au pays. Vu comme un recours face aux "cas sociaux". La tentation du dynamiteur. Le "castorisme" a-t-il vécu ?

Le philosophe et historien vient de publier deux livres essentiels pour comprendre le quinquennat qui s'achève, mais aussi, plus largement, le moment social et politique dans lequel il s'inscrit. Rencontre.

Deux ans après "l'Archipel français", le politologue Jérôme Fourquet, directeur à l'Ifop, cette fois accompagné du journaliste Jean-Laurent Cassely, analyse le bouleversement des modes de vie.

On y vient pour une coupe, une couleur, un brushing... mais pas seulement. Les salons de coiffure, qui ont tant manqué pendant les confinements, sont des espaces où l'on parle d soi et des grands sujets du moment. D'Arpajon à Bray-Dunes en passant par Paris, les échanges entre Mélina, Cindy, Paule et leurs clientes disent beaucoup d'elles et un peu de l'état du pays.

Le mandat présidentiel d'Emmanuel Macron touche à sa fin en 2022, alors que la prochaine élection se rapproche. Le quinquennat aura été marqué par de nombreux chocs sociétaux, depuis la crise de Covid-19 jusqu'aux gilets jaunes. Cette actualité marquée tend à dévoiler un bilan plutôt déséquilibré, avec des réformes favorisant les plus riches (suppression de l'impôt sur la fortune, baisse de l'imposition des revenus du capital, etc.) au détriment du reste de la société. Le taux de pauvreté en France a d'ailleurs augmenté sous sa présidence, passant de 14 % en 2016 à 14,6 % en 2020.

Michel Houellebecq est régulièrement consacré par la critique comme "romancier-sociologue", tel un Balzac moderne. Ce qui est sûr, c'est qu'il colle aux problèmes de notre temps. Au centre d"'Anéantir", paru le 7 janvier 2022, le rôle des aidants et la misère sexuelle, encore. Reportage à Belleville-en-Beaujolais, dans le Rhône, principal théâtre du livre, au coeur de la France déclassée. Sommaire. Belleville-en-Beaujolais, parfaite ville périphérique. Dépendance. Les Madeleine de Michel. Sexualité. De la carrière à la misère.

La voix des pauvres et des minorités reste inaudible, voire empêchée, en politique comme dans les médias. Au risque d’attiser un sentiment d’injustice néfaste à la cohésion républicaine.

"Sérotonine" de Michel Houellebecq et "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu, en plus du succès rencontré, paraissent avoir trouvé des échos dans l’actualité des derniers mois. En tant qu’œuvres littéraires, elles dessinent à leur manière des généalogies et des cartographies d’un désœuvrement des provinces françaises. Même si ces récits prennent pour objet des espaces géographiques et des milieux distincts, un constat commun affleure : des fins de mondes ont lieu, emportant avec elles existences et dignités.

Depuis près d'un demi-siècle, les politiques de l'identité ont constitué une forme majoritaire des revendications dans la "sphère publique".

La Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre de France, mais aussi celui pour lequel le président de la République s’enthousiasme ostensiblement. Le 93 est-il vraiment cet endroit où la France a baissé les bras ?

Pas besoin d'une boule de cristal. Il suffit de regarder le bilan de l'un et le programme de l'autre. Si Macron l'emporte, un vent de colère sociale risque bien de se lever sur fond de bataille entre générations. Mais si Marine Le Pen gagne... place au chaos politique, civil et financier. Sommaire. La colère... ou le chaos ? Social, économie, institutions... Colère, bordel ou chaos ? Artistes, patrons... Ils ne font pas le coup de l'exil... pour l'instant. "C'est un affrontement entre le parti des satisfaits et les partis des mécontents" entretien avec Marcel Gauchet.