Guerres, attaques terroristes, interventions armées sont évoquées quotidiennement par les médias : nous nous réveillons chaque matin en Afghanistan, au Sahara ou à la frontière mexico-américaine... La globalisation amplifie la conflictualité du monde contemporain, un monde aujourd'hui impossible à lire sans prendre en compte les trafics en tout genre et le rôle des acteurs illégaux. N'oublions pas, enfin, les conflits ″de tous les jours″, autour d'un aménagement routier par exemple. Quelle que soit leur nature, tous ces conflits possèdent un point commun : ils sont territorialisés.

L'histoire ne repasse jamais les plats. Mais sa kyrielle de conflits armés trahit des postures belligènes qui traversent les âges. Certaines reprennent du poil de la bête.

Les attaques terroristes ont réveillé de vieilles mais solides rivalités parmi les forces de sécurité. Police, gendarmerie, services secrets... Le danger les contraint à travailler ensemble. Mais, derrière l'unité de façade, c'est l'amour vache et les coups bas qui pleuvent.

L'histoire environnementale évoque généralement l'idée d'un ″tournant environnemental″ qui, au cours des années 1960-1970, se serait traduit par une prise de conscience inédite. Une telle césure, suggère Michel Letté, est peut-être excessive. Une étude centrée sur les débordements industriels et leurs conflits, attentive aux contextes industriels et politiques, à l'entrelacs des acteurs, à leurs ressources protestataires, aux définitions du risque comme aux rapports entre nature et culture suggère un processus de plus longue durée, dont les formes changent au cours du temps.