Le ras-le-bol face aux scandales de corruption qui caractérisent la vie politique brésilienne depuis de longues années a été le détonateur des manifestations du 7 septembre dernier. Mais la mobilisation est encore timide, hétérogène et peu organisée. Reportage à Sao Paulo.

Le héros de la démocratie va retourner en prison, mais cette fois pour corruption. Il y a quarante ans, il militait contre la dictature.

Exaspérés par la multiplication des scandales de corruption, 900 000 manifestants ont, le 16 août 2015, exigé la démission ou la destitution de la chef de l'Etat. Mais celle-ci s'accroche farouchement à son fauteuil.

Impopularité record (10% d'opinions favorables), crise économique grave, scandales à répétition... La présidente n'a jamais été aussi proche du déclenchement d'une procédure de destitution

Travailleur acharné, Marcelo Odebrecht, patron du plus grand groupe de BTP brésilien, est accusé de corruption dans l'affaire de la compagnie pétrolière qui secoue le pays.

L'étau se resserre autour de Dilma Rousseff, cible de multiples accusations de corruption. Pour épargner la prison à Lula, son prédécesseur et mentor, la présidente l'avait fait entrer au gouvernement. Las ! Un juge s'oppose à cette nomination.

La police brésilienne a interpellé l'ancien président Lula pour une affaire de pots-de-vin. Le dernier d'une longue liste de dirigeants sud-américains.

Le juge Sergio Moro enquête sur le scandale Petrobras, vaste système de corruption entre le monde des affaires et les politiques, jusqu'au somet de l'Etat. Adulé par l'opinion, le "petit juge de province" fait trembler les puissants.

L'ancien président brésilien dénonce la convocation et les perquisitions spectaculaires dont il a fait l'objet le 4 mars.

L'enquête tentaculaire qui a mis au jour le scandale de corruption impliquant le groupe pétrolier Petrobras, des entreprises du BTP et des dirigeants politiques, c'est lui : Sergio Moro.

Pour avoir voulu mener de front le décollage économique et l'affirmation de la démocrate, le pays a pris tous les risques à la fois. Mais l'accession à la présidence de Jair Bolsonaro n'aurait pas été possible sans la multiplication des affaires de corruption.