Prématurément disparu, en avril 1999, Daniel Oster s'est fait connaître comme romancier, critique et essayiste, spécialiste de la littérature de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe. Il a publié notamment Monsieur Valéry au Seuil, Dans l'intervalle, Stéphane, La Gloire chez POL et L'individu littéraire aux PUF, où il envisage l'écrivain non en sociologue, mais en mythographe, dans ses représentations imaginaires. Il est également l'auteur d'un Jean Cayrol dans la collection «Poètes d'aujourd'hui».

Biographie du pédagogue soulignant l'actualité de ses travaux. Etudie son parcours, les distances prises par rapport aux travaux de Freinet, la place de la psychothérapie institutionnelle dans l'élaboration des théories et pratiques de la pédagogie institutionnelle, etc.

Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XXe siècle. Je pose l'hypothèse qu'ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours. Comment instaurer aujourd'hui une dictature d'un type nouveau ? J'ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l'histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l'Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers. Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l'opinion ; dénoncer le crime par la pensée. Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques. Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l'idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel. Pour supprimer l'histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l'histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature. Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement. Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme. Pour aspirer à l'Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l'opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir. Qui dira que nous n'y sommes pas ? M.O.

Avec sa réputation de cinéaste indépendant au cœur du système hollywoodien, Robert Altman est une figure majeure du cinéma américain des années 1970. Il fait ses armes dans le film industriel avant une première expérience de long métrage (The Delinquents, 1955) puis il multiplie les réalisations d'épisodes de série pour la télévision (Alfred Hitchcock Presents ou Bonanza). C'est M*A*S*H, pourtant refusé par une dizaine de réalisateurs avant lui, qui lui apporte la consécration avec une Palme d'or à Cannes en 1970, en même temps que le véritable début de sa carrière. Suivront Le Privé (1973), Nashville (1975), Short Cuts (1993) ainsi qu'une bonne trentaine de films. Une analyse précise de sa filmographie, accompagnée d'une approche thématique, permet à Édouard Sivière de revenir en détail sur la carrière prolifique de Robert Altman. Cet ouvrage souligne également la vision contestataire des États-Unis d'Amérique du cinéaste, non dénuée d'humour noir, chez ce virtuose du film choral qui aimait détourner les codes et renouveler les genres, en croisant cinéma, théâtre, peinture et musique.

Cet essai vise à mettre en lumière le potentiel politique de la science-fiction, qui aide à penser aujourd'hui et à imaginer demain. En extrapolant, elle peut avertir, prévenir et montrer les brèches du système. En permettant de décadrer le regard, elle est porteuse de réflexions collectives. ©Electre 2024