Cette revue est restée si hantée par l'"histoire délaissée" et pourtant si présente dont René Rémond fut l'avocat dès les années 1960 et dont il était resté l'instituteur, que notre ami disparu nous pardonnera de ne pas songer à ajouter notre petite musique à son tombeau.

Alors que l'intégration des nouveaux membres est une réussite et n'a nullement paralysé le fonctionnement des institutions européennes, les entrants sont socialisés dans un contexte de crise provoquée par le rejet de la constitution par des Etats fondateurs.

Une nouvelle conférence intergouvernementale s'est ouverte fin juillet 2007, pour essayer de sortir de l'impasse institutionnelle née du rejet de la Constitution européenne en 2005.

Son grand retour sur la scène politique, c'est à Bruxelles que Valéry Giscard d'Estaing l'a réussi. Président en exercice de la Convention européenne, il a imposé sa loi : un projet de Constitution.

Rééquillibrer le projet de Constitution européenne par un volet social : autour de cette idée qui fait son chemin, "l'Obs" a lancé la discussion.

Après les déboires de l'élargissement et l'éclatement du pacte de stabilité, les grands pays semblent préférer un échec patent à un accord boiteux. En attendant de reconstituer une avant-garde prête à jouer la carte de l'intégration...

L'enterrement du projet de Constitution a réveillé le rêve d'un "noyau dur" qui arrachera le continent au bourbier où s'est enlisé la grande machine de l'Europe à vingt-cinq.

Pour tous les peuples qui se bousculent dans son antichambre, l'Union européenne signifie deux choses, la paix et la prospérité. Mais au moment même où elle triomphe, l'Europe est au bord de la paralysie. Et sans la formation d'un noyau dur autour de la France, de l'Allemagne et de quelques autres, elle restera un rêve avorté.

Historique, l'accord du 18 juin 2004 ? Même si les faiblesses du texte sont manifestes, sa signature est un événement. Vingt-cinq pays d'Europe définissent pour la première fois le cadre d'un avenir commun.

Pour l'enfant terrible du PS, le projet de Dublin n'est pas un "petit pas en avant" mais un "grand verrouillage" d'une Europe toujours plus libérale.