M. Donald Trump aime se prévaloir de sa défense des "Américains oubliés" qui vivent très loin des grandes métropoles, en particulier dans les Etats pauvres et ruraux ayant souvent voté pour lui. Or c’est précisément là qu’un mouvement social met en cause la politique républicaine d’abandon des services publics. Dans cet affrontement, les enseignants jouent un rôle-clé.

En France, près d’un jeune sur cinq fait au moins un passage dans le privé au cours de sa scolarité. En Allemagne, des parents qui déplorent le manque de moyens donnés à l’enseignement public se tournent vers des écoles ou des collèges privés. À l’inverse, au Royaume-Uni, ces établissements très coûteux attirent moins qu’avant. Tandis qu’en Espagne "El País" met en avant une école publique exemplaire. Partout en Europe, mais aussi aux États-Unis et en Asie, la presse étrangère s’interroge sur l’avenir de l’école, son financement, ses méthodes pédagogiques.

Délaissant les écoles publiques et leurs classes bondées, de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants dans de mini-écoles privées, souvent confessionnelles. Un secteur en plein développement, largement soutenu par les élus républicains, et très peu contrôlé.

La valse des ministres de l’Education s’accélère : après les cinq ans de magistère de Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye ne sera resté que quatorze mois rue de Grenelle avant de laisser sa place, depuis le 20 juillet, à Gabriel Attal. Mais sur le fond, rien ne change vraiment. Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, s’est imposée une vision conservatrice (retour aux « fondamentaux », hégémonie des questions d’autorité) et managériale de l’école, qui masque mal l’absence d’un véritable projet éducatif.

La tendance n'est pas nouvelle mais elle s'amplifie : depuis les massacres du 7 octobre 2023 en Israël, de plus en plus de familles juives retirent leurs enfants des établissements publics. Et le sujet semble laisser de marbre les autorités.