Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), a incarné mieux que personne l'esprit du Grand Siècle, avec son éclat, sa vigueur et sa part d'ombre. Ce roturier, fils de magistrat bourguignon, a fréquenté tous les grands personnages de son temps. Il a sermonné Louis XIV, éduqué le Dauphin, confessé toute l'aristocratie, été l'oracle de l'Eglise de France et porté l'art oratoire à son incandescence. Acteur essentiel et témoin clairvoyant d'un siècle dont il a su voir la grandeur et les misères, il nous parle aussi bien des courants spirituels que des maîtresses royales, du pouvoir politique que de la direction de conscience. Partisan, contre les protestants, de la persuasion plutôt que de la persécution, même s'il s'enchante de la révocation de l'Edit de Nantes, il se montre impitoyable contre les concurrents directs comme Fénelon et le quiétisme de Mme Guyon. Evêque exemplaire, l'"Aigle de Meaux" cache derrière une façade autoritaire des interrogations sur les rapports entre foi et raison. Très discret sur lui-même, il fut un profond connaisseur de l'âme humaine. Personnalité éminente, représentative et complexe, prodigieux communicateur et prélat infatigable, Bossuet fut à la mesure de son époque, c'est-à-dire immense.

Qui ne connaît les pièces de Jean Racine ? Qui n'a pas vu, lu ou étudié une de ses oeuvres ? Mais qui connaît l'homme ? C'est à cette tâche immense, à partir des pièces, des archives et des travaux publiés sur ce grand poète tragique français que s'attèle André Le Gall dans cette biographie de référence accessible à un large public. Né en 1639, orphelin de mère deux ans plus tard puis de père en 1643, élevé par les religieuses de Port-Royal, il suit ensuite des études de logique au collège d'Harcourt jusqu'en 1658. Deux ans plus tard, il signe une ode pour le mariage de Louis XIV, La Nymphe de la Seine. Sa première tragédie, La Thébaïde (1664), n'obtient guère le succès mais ses oeuvres suivantes comme Alexandre le Grand lui valent toutes les faveurs. Une pièce qui le fait se brouiller avec Molière puisqu'il la retire de son théâtre. L'homme est décidé à réussir et ne manque pas, quand il le faut, de violence de ton. C'est en 1667 que s'ouvre la période des chefs-d'oeuvre avec Andromaque, Britannicus (1669), Bérénice un an plus tard, Bajazet... et Phèdre en 1677. Puis il cesse d'écrire des tragédies, sa réconciliation avec Port-Royal y étant pour beaucoup. Un livre passionnant pour découvrir un homme et donner envie de relire ses oeuvres.

Grâce à une érudition savamment maîtrisée, une accumulation de renseignements historiques, de nombreuses analyses littéraires, l'auteur s'attache à expliquer comment Molière a écrit une oeuvre qui semble atteindre à une sorte d'éternité, et comment nombre de ses personnages sont devenus des archétypes. L'étude de l'homme dont on sait peu de chose puisqu'il n'a pas laissé de témoignages directs n'est pas oubliée et l'on voit vivre un travailleur acharné, un comédien hors norme, un auteur de génie en relation avec toutes les célébrités littéraires de son temps, un tempérament mélancolique, doutant sans cesse de lui, et d'une énergie infatigable face à l'adversité. Cette biographie passionnante n'est pas seulement l'histoire d'un homme, elle est aussi la peinture de tout le siècle qui l'entoura.

Un portrait du maître fabuliste tiré de cinq conférences données autour des vices et vertus de La Fontaine : ses passions pour les dames, ses concessions pour recevoir honneur, argent et considération, l'obligation de vendre sa plume pour faire l'éloge des puissants de ce monde, le scepticisme religieux.

Exilé en Bourgogne, le comte de Bussy-Rabutin s'est entiché d'un gentilhomme, Henri de la Rivière. Tout irait à merveille si celui-ci n'en profitait pour séduire sa fille, Louise de Coligny. La Rivière fait mieux que la séduire, il l'épouse secrètement et la voilà enceinte. Bussy chasse l'intrigant, puis tente de casser le mariage devant les tribunaux... Une mésaventure galante véridique.

Publié pour la première fois en 1623, Le Roman comique de Francion fut l'un des plus grands succès de librairie du XVIIème siècle et Molière s'en inspira pour nombre de ses comédies. Mais le très jeune auteur de ce roman célèbre tint à demeurer anonyme. Dans les milieux cultivés, on savait qu'il s'agissait de Charles Sorel, fils de famille bourgeoise, neveu d'un historiographe du roi auquel il devait succéder. Il ne cessera d'écrire, jusqu'à sa mort, passant de l'écriture de romans -dont il voulait renouveler la forme- à celle d'une littérature de savoir où il utilisait la vaste étendue de sa curiosité et de sa culture : en histoire, en critique littéraire, en pédagogie, en sciences, en morale. Sans grand succès : pour le public mondain de son siècle, Sorel, étiqueté « auteur comique » est sorti de son rôle et de son talent. Il meurt, pauvre, solitaire et déjà inconnu. Et l'histoire littéraire née au XIXème siècle range Francion dans le tiroir négligé des « oeuvres baroques ».

En 1662, Pascal crée les Carrosses à cinq sols, première société de transports en commun urbains. Cinq lignes sillonnent Paris. L'auteur raconte cette aventure commerciale inattendue. Il fait le lien entre Pascal homme d'action et Pascal philosophe. Une réflexion pour aujourd'hui sur la façon dont le Pascal entrepreneur s'accorde avec celui des Pensées.