« L'auteur de La Barbarie à visage humain, du Testament de Dieu et de L'Idéologie française est-il un historien ou un philosophe ? » se demande Bernard Pivot, en remarquant qu'il ne scandalise pas seulement « par ses plongées dans la sensibilité totalitaire de la France », mais par ce que Raymond Aron appelle « la boursouflure du style » :

Au moment où il se séparait difficilement de la femme interdite devenue "Ysé" dans "Partage de Midi", au moment aussi où il revenait en France dans le climat dramatique du vote des Lois de Séparation, Claudel s'est senti appelé au devoir d'expliquer et de faire partager sa foi catholique. L'illumination de sa conversion, vingt ans plus tôt, avait été le ferment d'un travail obscur, solitaire, manifesté par les symboles violents et mystérieux de ses premiers drames. Il faut maintenant parler clair, poser la foi comme un acte de la vie, distinct de l'émotion poétique ou de l'intérêt philosophique. Ainsi naît soudain sous sa plume, autour de l'année 1905, un réseau serré de lettres (à André Gide, à Francis Jammes, à André Suarès, à Jacques Rivière et à quelques autres) qui sont d'étonnantes campagnes de conversion, passionnées, parfois maladroites, jamais sans effets. Ce sont aussi plus simplement, des demandes d'amitié, de dialogue, de la part d'un homme qui s'est vu solitaire, abrupt, lointain, avant de repartir une troisième fois pour la Chine. C'est enfin la première éclosion de la prose claudélienne, accompagnant la création poétique de "Partage de Midi" et des" Cinq grandes Odes". Ici naît un nouveau Claudel, celui de la maturité.

4ème de couv. : "« Je dois commencer sous peu la réalisation d'un film documentaire d'une heure sur le sport. Mon intention n'est pas de faire l'histoire du sport, mais plutôt, disons, sa phénoménologie et sa poétique. Vous avez déjà deviné que votre premier chapitre de Mythologies m'a beaucoup intéressé et que je viens, par cette lettre, vous demander d'écrire le commentaire de mon film » ; Aussi étonnant soit-il, Hubert Aquin, l'auteur de ces lignes, s'adresse ici à Roland Barthes. Le projet qui naîtra de cette rencontre s'intitule Le sport et les hommes. En voici le texte qui est à la fois un témoignage sur le sport et sur l'homme, témoignage qu'il faut lire pour ce qu'il est : des mythologies inédites. Nous le livrons en primeur à tous les amateurs de l'œuvre de Barthes, qui seront curieux de lire ce que le mythologue pouvait penser du sport, au-delà ou en deçà du mythe, quelques années après les Mythologies. Le sport et les hommes est le fruit d'échanges inattendus mais soutenus qui éclairent l'œuvre respective de ses créateurs. Il est aussi une des premières contributions à une réflexion appelée à occuper des générations de commentateurs, celle sur le sport-spectacle. "

Pierre Gascar, pseudonyme de Pierre Fournier, est né à Paris en 1916. Après avoir été détenu par les Allemands de 1940 à 1945, il fit des débuts spectaculaires en 1953 en obtenant le prix Goncourt pour "Le temps des morts", inspiré de son expérience des camps. Écrivain prolixe, il est l'auteur de nombreux romans, de recueils de nouvelles et d'ouvrages documentaires. Il décrit avec originalité le monde végétal et minéral, source de rêveries et de métaphores. Il reçoit en 1994 le prix Roger Caillois pour l'ensemble de son œuvre. Il est décédé en février 1997.