Non, Alexandre Dumas ne fut pas ce gros écrivain qui produisait des volumes à la chaîne : ce fut un grand écrivain, et les millions de lecteurs contemporains peuvent attester de la capacité de son génie narratif à franchir le temps. Cette persistance prend aujourd'hui des airs de revanche. Car longtemps, Dumas fut dédaigné : comment pouvait-il écrire bien, lui qui écrivait tant ? Comment pouvait-on prendre sa signature au sérieux quand on ne savait combien d'auteurs se cachaient derrière? "Personne n'a lu tout Dumas, pas même lui", se gaussait-on de son vivant.

Si son nom renvoie aux terrils, lui s'est imposé dans le thriller : depuis le carton de "Glacé", la cote de Bernard Minier n'a plus cessé de grimper. Son nouveau livre," La Vallée", marche très fort en librairies. Regardé de haut en France, mais applaudi par la critique à l'étranger, portrait de ce stakhanoviste à succès du roman policier.

Tolkien a écrit la quasi-totalité du "Seigneur des anneaux" dans le garage de sa maison transformé en bureau. James Salter, lui, avait besoin d'une demeure vide, peu importe laquelle, pour entendre la musique de sa prose. Qu'aurait-il dit de Maïakovski, qui composait en marchant, martelant ses vers du bout de sa canne ferrée ? Ou d'Alice Munro, écrivaine et mère, dont les nouvelles, parfois rédigées entre deux biberons, la menèrent au prix Nobel ?

Si leur domestication est vieille comme le monde, ou presque, les animaux prennent dans nos vies une place de plus en plus centrale. Et parfois étonnante : chats affublés de déguisements, chiens héros de best-sellers en forme de déclarations d'amour, ventes exponentielles de varans... Que dit cet emballement de nous ? Et à quel prix se fait-il pour eux, surexposés comme jamais sur les réseaux sociaux ? Sommaire. Nos héros de compagnie. La patte de l'artiste. Chiens de la classe. La domestication, c'est toute une histoire. Leur muse à museau. Vous avez dit lézard ?

Jadis engagé contre la guerre du Vietnam, aujourd'hui antitrumpiste déclaré, Stephen King a toujours été fidèle à ses idéaux de gauche. Qui, sans prendre le pas sur ses intrigues, imprègnent l''ensemble de son oeuvre.

Comme le montre, entre autres, le succès de la correspondance entre Albert Camus et Maria Casarès, les grands lecteurs sont souvent, aussi, de petits curieux, qui aiment glisser leur oeil dans les trous de serrure du temps pour surprendre les auteurs dans leur intimité, si possible amoureuse !

De Cécile Coulon à Marie Darrieussecq, six plumes françaises disent leur fascination pour Stephen King. Et déchiffrent les secrets littéraires du roi du roman horrifique.

Le premier raconte l'ultime amour de Marguerite Yourcenar pour un jeune homosexuel ; la seconde, la rencontre entre une fausse ingénue et un Alain Robbe-Grillet vieillissant. Dialogue entre deux écrivains qui ne manquent pas d'audace.

"Eau douce", de l'écrivain(e) nigérian(e) Akwaeke Emezi, arrive en France après avoir bousculé le monde littéraire américain. Ce n'est pas un livre comme les autres : il a libéré son auteur(rice) de ses troubles intérieurs, libéré ses lecteurs des normes sociales, sexuelles et psychologiques traditionnelles et il libère encore d'une réalité dont Emezi a découvert qu'elle était façonnée par la colonisation. Rien que ça.