Une soirée somptueuse au château de Versailles au profit du patron et de sa famille. Avec des costumes dans le style de Marie-Antoinette. Et le tout payé par sa société. Des révélations de ce genre seraient embarrassantes pour n’importe quelle entreprise. L’enquête de Renault sur ce que le groupe appelle "un avantage personnel" d’un montant de 50 000 euros en 2016, dans un château qui est l’ancien siège du pouvoir royal français et au profit de son président Carlos Ghosn, est de fait au coeur de la crise qui frappe le constructeur automobile et le gouvernement français.

Ce 8 octobre 2016, c'est jour de fête au Grand Trianon de Versailles. Carlos Ghosn a convié 120 invités pour célébrer l'anniversaire de celle qu'il a épousée quelques mois plus tôt, Carole Nahas. Une réception tout en dorures qui symbolise désormais la folie des grandeurs de l'ancien dirigeant de Renault et Nissan, aujourd'hui soupçonné de malversations financières.

Après un mois en liberté surveillée, l'empereur déchu de la voiture est reparti en prison pour une sombre affaire avec un distributeur de Nissan à Oman. D'autres contrats opaques signés avec certains de ses amis pourraient encore noircir son dossier. Enquête.

"Marianne" révèle le dépôt d'une plainte en France qui vise l'ex-PDG de Renault et son épouse, mais aussi Rachida Dati et Alain Bauer.

Des courriels inédits révèlent que de nombreux hauts responsables du constructeur japonais étaient au courant des versements à un ami saoudien de Ghosn.

Dirigeant renommé de l'alliance automobile franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi, considéré comme l'un des plus grands hommes d'affaires de son temps, Carlos Ghosn a pourtant tout perdu à l'automne 2018, lorsqu'il a été arrêté pour falsification de déclarations financières et abus de biens d'entreprise. Il avait bâti un empire automobile avec son groupe, envisageait même de fusionner avec Fiat-Chrysler et rêvait de déboulonner Toyota et Volkswagen.

Adulé puis honni, Carlos Ghosn est l’un des rares étrangers à avoir dirigé une société nippone. Mais le pays s’internationalise peu à peu, explique la "Nikkei Asian Review".

Depuis l’arrestation de l’ex-PDG de Renault-Nissan au Japon, jusqu’à sa fuite au Liban, sa compagne remue ciel et terre pour laver son honneur. A tel point que l’influente épouse se trouve désormais dans le collimateur de la justice nippone.

Un jet privé, une malle percée de trous, des barbouzes américains... Peu à peu, le voile se lève sur la manière dont Carlos Ghosn a fui le Japon. Mais restent des inconnues : il se murmure le nom d'une société israélienne, celui d'un ex-militaire français et même celui... d'Alexandre Benalla !

L'arrestation fin 2018 de Carlos Ghosn, dirigeant du constructeur automobile franco-japonais Renault-Nissan, a entraîné plusieurs de ses défenseurs et collègues à rappeler toutes ses qualités. Le chef d'entreprise est présenté comme un capitaine d'industrie, un visionnaire, qui a fait de son groupe l'un des leaders mondiaux dans son domaine. Et s'il compte dans son historique des succès indéniables en tant que patron de Renault-Nissan, dont le premier est sans doute d'avoir réussi à faire tenir cette alliance, il n'est pas non plus exempt de tous reproches.

Fuyant la justice japonaise, l'ex-patron de Renault-Nissan a retrouvé le Liban. C'est là qu'il a passé son enfance, marquée par un lourd secret qu'il a toujours gardé. Ce secret, que dévoile "L'Obs", éclaire d'un jour nouveau le destin extraordinaire d'un homme et la démesure de son ambition.

L'ex-PDG de Renault-Nissan, réfugié au Liban, publie un livre, "Le Temps de la vérité" (Grasset). Et se confie au "Point".