Ces sciences qui s'intéressent à la manière dont le cerveau fonctionne et apprend font fureur ! Les politiques et les médias les présentent comme LA solution pour aider les élèves à être plus efficaces dans leurs apprentissages. Est-ce vraiment si simple ?

Depuis plus de trente ans, le psychologue français Olivier Houdé explore le fonctionnement du cerveau au moyen de la chronométrie mentale et de l’imagerie cérébrale. Ces travaux l’ont conduit à proposer une nouvelle théorie du développement cognitif, fondée sur notre capacité à inhiber nos pensées intuitives.

Les progrès spectaculaires réalisés par l'imagerie cérébrale à la toute fin du XXe siècle ont permis de franchir l'obstacle de la boîte crânienne et d'observer le fonctionnement du cerveau humain in vivo. Cette révolution technologique a donné un nouvel élan aux sciences cognitives. Leurs enseignements récents irriguent la réflexion relative aux mécanismes d'apprentissage et à l'évolution des pratiques pédagogiques.

Parlons de leur cerveau aux enfants. C'est le plaidoyer d'Olivier Houdé dans ses deux derniers ouvrages qui vont paraître, l'un à destination des enfants, l'autre pour les jeunes professeurs. Parce que connaître son cerveau, c'est développer son intelligence. Le directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant de la Sorbonne nous a reçus, avec Grégoire Borst, directeur adjoint du laboratoire.

Pour le psychologue et neuroscientifique Olivier Houdé, il existe trois systèmes de pensée dans le cerveau : l'intuition, la logique et la capacité d'inhibition. Cette dernière est essentielle pour éviter les pièges cognitifs. Bonne nouvelle : il existe des leviers pour la développer, dès l'enfance.

Psychologue, professeur à Université Paris Cité, Olivier Houdé est internationalement reconnu pour ses travaux scientifiques, qui ont profondément renouvelé ceux de Jean Piaget. Ses recherches, menées au laboratoire CNRS de psychologie expérimentale de la Sorbonne - le LaPsyDÉ -, qu'il a longtemps dirigé, ont permis de mettre en avant la capacité d'inhibition que notre cerveau doit acquérir.