Quatre ans après "Mercuriales", Virgil Vernier signe "Sophia Antipolis" et passe une nouvelle fois au révélateur, à travers un lieu, notre époque fragile. Lacmé d'une filmographie déjà étoffée née dans l'art contemporain.

Elle est géorgienne, parle six langues, adore la France et fait désormais partie de l'élite mondiale des violonistes. Retour sur un parcours fulgurant qui vous a peut-être échappé, alors que paraît son enregistrement des deux concertos de Prokofiev.

Pédagogue, directeur de festivals, commanditaire d'oeuvre nouvelles... Renaud Capuçon est aussi, et avant tout, un immense violoniste, enrichi par la maturité. Sur toutes les facettes de son activité, il se confie sans fard, animé par une foi inébranlable en son art et dans l'existence.

Quatre Diapason d'or en dix ans : parmi les compositeurs vivants, Hugues Dufourt est celui que nous avons récompensé avec le plus de constance. Sans doute car sa musique repose sur des mélodies de timbres à la séduction aussi irrésistible que la puissance énergétique qu'elle développe, en particulier dans ses oeuvres orchestrales. Portrait d'un créateur singulier mais sans concession, trouvant dans l'art pictural matière à nourrir son «impératif inconditionnel de nouveauté absolue».

Son disque tout entier dédié à l'obscur Liapounov obtenait en 2017 un Diapason d'or de l'année. Le public parisien retrouve ce mois-ci le jeune Florian Noack en récital, alors qu'il vient d'enregistrer un «Album du voyageur» qui herborise dans les marges du répertoire pianistique.

Son nouveau récital, "Chimère", accompagné par sa complice Susan Manoff, convie Wolf, Schumann, Loewe, Debussy, Poulenc, Barber ou Previn... Conversation avec une artiste volubile et chaleureuse, qui manie les paradoxes d'une gravité légère.

Mieux que tout autre genre, l'opéra révèle Moussorgski tel qu'il est : slavophile pessimiste, novateur réaliste, populiste sans complaisance avec la plèbe... Mais son théâtre musical a longtemps souffert d'incompréhension, jusqu'au sein même du Groupe des Cinq. Il ouvre pourtant des voies déterminantes à Janacek, Debussy ou Bartok, et au siècle qui les suit. Alors que l'Opéra-Bastille affiche une nouvelle production de "Boris Godounov", une remise en perspective s'impose.

B-gnet a un humour bien à lui, et c'est ce qui fait son charme.

Les fans de David De Thuin vont retrouver des bribes d'histoires qu'ils ont lues dans les six petits volumes du "Roi des bourdons" autoédités par l'auteur. Les autres vont découvrir l'incroyable aventure de cet obscur manutentionnaire dans une maison d'édition, pas vraiment préparé à devenir super-héros, et encore moins à devenir le rival d'Hyperclébard.

Pour l'avoir régulièrement croisé lors de vernissages à la galerie Daniel Maghen, je savais que Philippe Gauckler nous préparait quelque chose de grandiose, une adaptation libre du chef-d'oeuvre de René Barjavel, "La Nuit des temps".

Librement inspirée par les contes populaires, le folklore scandinave ou encore les "Moomins", "Hilda" fusionne des éléments fantastiques et un décor plus réaliste, essentiellement emprunté au monde occidental. Si la série est plutôt à destination de la jeunesse, ses multiples niveaux de lecture, de même que ses grandes qualités graphiques, en font tout simplement une superbe bande dessinée tout public, à mettre entre toutes les mains.

Dans les caisses d'un brocanteur cinéphile, Agnès Varda fouille parmi des fiches de films. Certains ont été réalisés par Jacques Demy. Il y a aussi "Documenteur", qu'elle a tourné trente-six ans plus tôt. Cette scène des "Plages d'Agnès" (2008) résume le constat que fait Agnès Varda sur le cinéma en général, et le sien en particulier : les films du passé, qu'on a faits ou aimés, se transforment toujours. En DVD, en fiches techniques pour collectionneurs. Ou en souvenirs : depuis plus de dix ans, la cinéaste chine dans sa propre mémoire pour faire de ses souvenirs un édifice.