Victimes des marchés, Papandréou et Berlusconi ont passé la main. Monti et Papademos l'ont reprise. Et ça risque de faire très mal !

Silvio Berlusconi devrait quitter la scène ces prochaines semaines, mais les ravages de son passage au pouvoir auront un effet durable. En Italie mais aussi dans d'autres démocraties occidentales qui se sont engouffrées dans son sillage ultraréac - mais - cool.

Depuis son "entrée dans l'arène", le Cavalière a secoué la politique italienne, divisé la société, mis les médias et la justice en coupe réglée et s'est beaucoup enrichi.

L'accession d'un ancien communiste, Giorgio Napolitano, à la tête de l'Etat marque une normalisation de la vie politique, se félicite l'organe des Démocrates de gauche. Romano Prodi a désormais les armes pour gouverner.

Démissionnaire pendant deux jours, Romano Prodi tente de reconduire son gourvernement sur la base d'un programme resséré. Mais seule la peur d'un retour de Berlusconi unit vraiment sa coalition, qui reste des plus fragile.

Le succès du "Vaffanculo Day", organisé par l'humoriste Beppe Grillo pour demander une moralisation de la politique, témoigne de la défiance des Italiens envers les partis et leurs représentants.

Grand gagnant des primaires qui l'ont porté à la tête du Parti démocrate, le maire de Rome va devoir relancer la coalition et combattre la désaffection des Italiens.

Privé du soutien d'un petit parti de sa majorité, le président du Conseil a démissionné le 24 janvier 2008, un an et demi après son accession au pouvoir. Une fin inscrite dans les gènes d'une coalition aussi large que conflictuelle.

L'actuelle crise gouvernementale démontre une nouvelle fois les limites d'une classe politique usée et discréditée. Les Italiens se préparent avec scepticisme aux élections législatives anticipées, qui devraient avoir lieu en avril 2008.

Ordures qui s'amoncellent dans les rues, camps roms incendiés, pompiers attaqués... Au moment où Silvio Berlusconi réunit son gouvernement à Naples, la ville montre son pire visage.

fort du vote des ouvriers et des petits patrons des régions riches, le parti sécessionniste et xénophobe est, aux cotés de Berlusconi, le grand vainqueur des dernières élections. Il entend peser au sein du gouvernement.

Porté au gouvernement pour la troisième fois, Silvio Berlusconi va bénéficier d'un paysage politique profondément simplifié qui va lui laisser les mains libres. Reste à affronter les nombreux problèmes du pays.