Soumis dans leur labeur à des cadences intenses, les travailleurs, dans les bas-fonds des ports de La Nouvelle-Orléans ou de Rio de Janeiro, inventent le jazz et la samba. Une nouvelle culture populaire qui témoigne de la quête d'un rapport libéré au temps et aux rythmes. Deux focus : 1884, tous à l'heure de Greenwich ! ; l'homme pressé.

Le 24 mai prochain, il y aura quarante ans que Duke Ellington tirait sa révérence, après un demi-siècle de chefs-d'oeuvre discographiques et de concerts, à la tête d'un orchestre qui a façonné le son et l'histoire du jazz, des clubs de Harlem aux plus grandes salles de concert du monde.

Il y a soixante-dix ans, au son de la musique de Glenn Miller, l'armée américaine débarquait ses malles pleines de V-dises grâce à quoi la France allait pouvoir renouer avec la musique dont elle avait été sevrée un lustre durant. Trois décennies plus tôt, le jazz avait déjà débarqué en France sous la bannière étatsunienne avec l'orchestre des Hellfighters du lieutenant Jim Europe, faisant basculer l'Europe dans une ère nouvelle aussi sûrement que le char d'assaut, l'aviation et le travail à la chaîne.

Course à l'espace à coups d'Explorer et de Lunik. Fidel Castro au pouvoir à Cuba. Escalade guerrière au Vietnam. John Baez au premier Folk Festival de Newport. Création de Tamla Records. "The Shape of Jazz to Come", "Jazz in the Space Age", "Giant Steps"... Les années 1960 commencent !