Le romancier albanais est une figure majeure de la littérature. Ses livres, publiés par Fayard, sont de magnifiques épopées au coeur des tragédies contemporaines. Rencontre à Paris, au Cercle Luxembourg, avec cet héritier des conteurs orientaux.

Le romancier albanais est une figure majeure de la littérature. Ses livres, publiés pa Fayard, sont de magnifiques épopées au coeur des tragédies contemporaines.

Romancier chatoyant, poète glorieux, il fut pendant des décennies l'ennemi intime du dictateur le plus exotique d'Europe, Enver Hodja, grand timonier de la petite Albanie. Honoré et persécuté par le régime, Ismaïl Kadaré n'a pas jamais douté que ses blessures saigneraient moins longtemps que celles infligées par sa plume au tyran.

Le grand écrivain albanais publie trois romans couvrant quarante ans de sa vie. Il parle du cauchemar communiste, du mensonge et de l'avenir des Balkans.

Le dernier roman d'Ismaïl Kadaré surprendra sans doute ses lecteurs habituels. La période communiste, même si elle est évoquée, n'est plus au premier plan, et l'Albanie elle-même n'est plus explicitement centrale.

Kadaré considère qu'il a écrit une des oeuvres les plus sombres du siècle, face à un système qui avait un arrière-goût d'enfer. Cet aspect tragique et funèbre qui se dégage de la plupart de ses ouvrages n'exclut pas une veine comique qui affleure parfois comme dans Le Dossier H ou L'Année noire. Cette fois, le burlesque touche à un sujet d'importance : l'Histoire de l'Albanie.

Le dernier ouvrage de l'écrivain albanais Ismail Kadaré est une encyclopédie de poche de toute son oeuvre. Il contient, en effet, des nouvelles inédites et des fragments de romans déjà publiés qui donnent une vision complète de l'envergure de l'oeuvre.

Le dernier ouvrage d'Ismail Kadaré est singulier car il est autobiographique : dans son oeuvre, l'écrivain parle peu de lui-même. Certes, "Chronique de pierre" évoque son enfance et "Le Crépuscule des dieux de la steppe, ses études à Moscou", à l'institut Gorki. Toutefois, dans ces deux romans, il ne se nomme jamais. Ici, il en va tout autrement, et d'abord dans la forme. Kadaré écrit par paragraphes, parfois courts, et même par phrases isolées, ce qui donne au lecteur le sentiment d'avoir affaire à des versets.