Les candidats fourbissent leurs armes, mais les événements extérieurs à l'élection seront déterminants jusqu'au dernier jour. Tout peut arriver. Avec une incertitude supplémentaire pour John Kerry : la présence de Ralph Nader.

Challengeur de Bush lors de la présidentielle de 2004, il a été battu. Candidat au secrétariat d'Etat en 2008, il a dû s'effacer devant Hillary Clinton. Cette fois, enfin, il touche au but !

Fort de la totale liberté d'action que lui a donnée Barack Obama, le nouveau secrétaire d'Etat américain ne ménage pas ses efforts pour relancer le processus de paix. Non sans résultats.

Héros de la guerre du Vietnam devenu pacifiste et passionné d'environnement, le sénateur du Massachusetts, qui a grandi dans l'Europe de l'après-guerre, juge la politique étrangère de la Maison-Blanche "arrogante, inepte et unilatérale".

Trois fois décoré au Vietnam pour son comportement héroïque au combat, le candidat démocrate John Kerry, surdoué de la politique qui faisait trembler Nixon à 27 ans, parviendra-t-il à convaincre les Américains, anesthésiés par quatre ans de simplisme de George W. Bush, que le monde est complexe et qu'après avoir été un sénateur brillant et efficace il a l'étoffe d'un président ?

Pour battre le président sortant, ils organisent des concerts, lèvent des millions de dollars et alertent des milliers d'activistes par internet. Ils ont dopé la campagne de John Kerry

Pour les Etats-Unis, pour le monde, pour nous, la réélection de George W. Bush serait une catastrophe.

Le retard de John Kerry dans les sondages se réduit de jour en jour, en raison surtout de l'aggravation du chaos irakien : plus d'un Américain sur deux juge aujourd'hui que l'invasion de l'Irak a rendu le monde moins sûr. Face à son adversaire démocrate, George W. Bush pourra-t-il se contenter, comme il l'a fait jusqu'à présent, de se déclarer optimiste et de proclamer sa foi dans la justesse de sa cause.

Dans les "swing States", ces Etats clés où George Bush et John Kerry sont au coude-à-coude, chaque voix peut faire la différence. Au porte-à-porte, quartier par quartier, les équipes des deux candidats s'affrontent pour mobiliser leurs fidèles et convaincre les électeurs indécis.

Alors que les pronostics restent extrêmement serrés, où en sont les candidats, quels sont leurs atouts et leurs faiblesses dans la dernière ligne droite ?

Depuis 1972, l'Amérique profonde vote largement républicain. Dans un pays qui n'est toujours pas remis du traumatisme du 11 septembre 2001, cette réalité risque de peser plus lourd dans les urnes que les performances médiatiques des candidats. C'est ce que montre l'étude réalisée, comté par comté, par le géographe Frédéric Salmon.

S'il n'était jugé que sur sa politique en matière d'éducation, le candidat démocrate remplacerait incontestablement George W. Bush à la Maison Blanche. Mais, dans le premier scrutin présidentiel de l'après-11-Septembre, l'éducation ne pèsera pas lourd dans le choix des Américains.