Des profs en grève. Des intégristes en colère. Quatre ans après l'affaire de Creil, l'islam et l'école laïque n'ont toujours pas fait la paix.

Combien sont-elles ? Qui sont-elles et surtout pourquoi ont-elles fait ce choix ? Que signifie pour elles ce foulard islamique qui aux yeux des autres incarne une conception rétrograde de la femme ?

"La Laïcité est incompatible avec toute religion officielle, contrairement à la tolérance. Elle est étrangère à toute obligation d'appartenance".

La droite, en majorité, y est favorable. Les socialistes aussi. Sarkozy et Ferry n'en voulaient pas. Mais Chirac s'est fait sa religion : il faut une loi pour défendre la laïcité et proscrire le voile - comme tout signe religieux - à l'école. Pourquoi maintenant ? Parce qu'un peu partout, comme le note la commission Stasi, on voit se multiplier les atteintes aux principes républicains et à l'égalité hommes-femme : dans les écoles, mais aussi les hôpitaux et les services publics.

"Je fais mienne toute politique visant à créer un sentiment maximal d'identité commune au sein de la jeunesse à l'école".

Pour les musulmans, la laïcité à la française reste incompréhensible. Retour en arrière.

Au moment où l'islamisme progresse partout dans le monde, comme on vient de la voir encore en Egypte ou en Palestine, faut-il redouter une montée de l'intégrisme dans notre pays ?

Notre Etat laïque peut-il se mêler de la formation des religieux qui prêchent dans les mosquées ? Ou doit-il laisser les associations et les pays étrangers qui les rémunèrent s'en charger ?

Depuis sa visite au Vatican, Nicolas Sarkozy ne jure que par les "racines chrétiennes" de la France. Il est devenu le nouveau prophète d'une "république de croyants".

Valeur fondatrice, simple, la laïcité est cependant toujours discutée. Le nouveau contexte de revendications identitaires conduit les chercheurs et les spécialistes de la question à la réinterroger pour mieux la faire vivre.

Si le débat autour du port du foulard islamique à l'école fait rage et pourrait bien aboutir à un texte de loi, sur le terrain, le dialogue permet souvent d'apporter des solutions au moins provisoires, parfois constructives.