Peut-on rire de tout en France aujourd'hui ? Certains veulent y croire. Encore faut-il que les rieurs soient prêts à défendre leur droit à rire autant que les amuseurs leur droit à divertir et à moquer l'époque. Et que les réseaux sociaux, hypocritement relayés par les médias classiques, ne se transforment pas en seuls juges de paix du bon et du mauvais goût au nom de la bien-pensance. Sommaire. Riss. "On peut encore rire de tout en France mais il faut du courage". L'ADN desprogien. Filiations littéraires et panthéon personnel. Shocking ! Ces plaisanteries qu'on n'ose plus faire.

La loi de 1881 sur la liberté d’expression est toujours un pilier de notre Etat de droit, dans la Ve République. Cette loi installe un équilibre entre une liberté d’expression première, ne nécessitant aucune autorisation administrative préalable, et la définition d'abus de type pénal, sanctionnés a posteriori, donc. Cet équilibre légal est cependant défié et fragilisé : par le fonctionnement des réseaux sociaux, ou encore par l'atmosphère de suspicion qui entoure les délits contre les personnes (concurrence des mémoires et des souffrances).

La polémique provoquée par la blague de Guillaume Meurice le confirme. Alors que l'actu déchire l'opinion, faire de l'humour est périlleux. Une forme d'autocensure s'est-elle installée ? Les réponses de chroniqueurs radio et télé. Sommaire. Humour, on ferme les vannes ? Le rire à rude épreuve.

Depuis “Le Goût du chlore”, publié en 2009, Bastien Vivès était l’enfant chéri de la bande dessinée française. Sur le point d’être célébré lors de la dernière édition du Festival d’Angoulême, le bédéiste star a subi un violent retour de bâton, rattrapé par des propos obscènes à l’égard d’une dessinatrice et accusé de banaliser l’inceste et la pédopornographie à travers trois de ses albums. La polémique a mis en évidence l’ambivalence d’un auteur à la fois sensible et sans filtre. Génie créatif ou provocateur malsain ?

Dans "Le Piège de l'identité", le politologue Yascha Mounk s'attelle à déconstruire le wokisme pour mieux camper la démocratie libérale sur ses appuis.

Les universités américaines ont tenté de justifier par le droit à la liberté d'expression les dérapages commis à l'encontre d'étudiants juifs. Un pas de plus franchi dans la dérive woke et décoloniale, sur fond d'antisémitisme.

Benyamin Netanyahou, c’est une sorte de nazi sans prépuce. » Pour cette formule à vocation humoristique, jugée antisémite par certains, l’humoriste star de France Inter a été au coeur d’une importante polémique qui l’a mené jusqu’à une convocation devant la police judiciaire. Dans son nouveau livre, « Dans l’oreille du cyclone », il revient sur cette polémique, tout en humour, assurant ne rien regretter et rappelant l’importance de défendre la liberté d’expression.

L’acte de vandalisme sur une œuvre de Miriam Cahn témoigne d’une régression violente au sein de nos sociétés démocratiques. Il faut rétablir le discernement collectif du bien commun pour éviter un affrontement de vérités indiscutables.

Pour la ministre des Affaires numériques de Taïwan, des “technologies ouvertes sur le monde” peuvent lutter contre la désinformation.

La liberté d’expression est toujours en danger. Sur tous les continents. C’est le triste constat que l’on peut dresser face aux dix portraits qui émaillent ce dossier consacré aux militantes et aux militants mis en avant cette année par Amnesty International. De la Tunisie à la Pologne en passant par le Canada, tous sont harcelés, emprisonnés ou poursuivis pour avoir parlé. La lutte continue.