Michelin supprime 7 500 emplois, Total-Elf plus de 2 000. Le retour à la croissance fait flamber la Bourse mais n'a pas arrêté les charrettes dans l'industrie. S'il est difficile de bloquer la restructuration des grandes entreprises face à la mondialisation, la mobilisation des salariés permet quand même d'obtenir des plans sociaux équilibrés.

"Oui" disent les fonctionnaires avec la CGT et FO ; "oui" répondent aussi les salariés de GEC-Alsthom ou de Pechiney. "Non", affirment les experts, plaidant que dans une France de plus de 3 millions de chômeurs, les entreprises doivent donner la priorité à l'embauche...

La persistance, en France, d'un taux de chômage élevé constitu une source de préoccupation croissante pour les Français, y compris désormais pour les plus diplômés d'entre eux. Pourtant, avec le départ en retraite de la génération des baby-boomers, de profonds changements sont annoncés au sein de la population active et du marché du travail français.

La croissance est de retour, c'est sûr. Mais attention ! prévient Jean-Paul Fitoussi, le patron de l'Observatoire français des Conjonctures économiques, l'un des meilleurs observateurs de la politique économique : pour qu'elle permettre de faire baisser le chômage, il faut qu'elle soit durable...

Gagner sa vie sans renier ses valeurs : c'est le choix des 2 millions de salariés de l'économie sociale et solidaire. Par vision militante ou rejet de l'entreprise traditionnelle, ils inventent peut-être l'entreprise de demain.

Qui recherche-t-on quand on dénombre plus de deux millions et demi de chômeurs ? Des commerciaux, des logisticiens, des professionnels de la santé. Dans quelles branches recrute-t-on ?

Baisse de la population active, réforme des retraites, "fins de droits" qui disparaissent des statistiques... Le nombre des chômeurs devrait baisser. Mais les chiffres sont trompeurs.

En période de pénurie, il faut concevoir, construire et vendre davantage de logements neufs. Pour cela, on recherche des diplomés d'écoles d'ingénieurs ou de commerce, des titulaires de DESS spécialisés, de BTS, et même, pour certains postes, des non-diplomés.

Bonne nouvelle : c'est reparti pour les recrutements de cadres. Très recherchés : les informaticiens et les commerciaux. Mais ce n'est pas toujours facile pour les jeunes diplômés, et les seniors continuent de ramer.

La profession embauche à tour de bras, mais les salaires sont bas et les horaires, lourds. Il faut beaucoup d'ambition pour tenir, le temps d'obtenir un travail plus intéressant.