L'anthropologue Marcel Mauss (1872-1950), neveu d'Emile Durkheim, père fondateur de la sociologie française, est une grande figure de l'ethnologie française connu pour ses travaux sur le don. Il a également écrit sur les techniques : un ouvrage essentiel de Nathan Schlanger vient de paraître, présentant et rassemblant l'ensemble des écrits de Mauss sur la question.

Intellectuel de gauche fasciné par la révolution russe, Marcel Mauss a pourtant dénoncé, dès 1922, les dérives du bolchevisme et sa ressemblance avec le fascisme.

Claude Lévi-Strauss, Georges Dumézil, Jean-Pierre Vernant et beaucoup d'autres l'ont considéré comme leur maître intellectuel. Durant un demi-siècle il fut l'inspirateur des sciences humaines naissantes.

Jusqu'à aujourd'hui, peu de personnes savaient que Marcel Mauss, l'élève et disciple de Durkheim auteur du célèbre "Essai sur le don" s'était intéressé à la question de la nation : "Nous entendons par nation une société matériellement et moralement intégrée, à pouvoir central stable, permanent, à frontières déterminées, à relative unité morale, mentale et culturelle des habitants qui adhèrent consciemment à l'Etat et à ses lois". Le volume qu'éditent Michel Fournier et Jean Terrier met désormais à disposition du public ce travail de Mauss.

Avec ses études sur le don, la magie, les techniques du corps... réunies dans "Sociologie et Anthropologie", Marcel Mauss a jeté les bases de théories qui vont fertiliser plusieurs courants de l'ethnologie française.

Si je vous invite à un café, pourquoi m'en offrez-vous un autre ? Cette question faussement naïve est à l'origine d'un des textes les plus lus et les plus commentés du répertoire anthropologique français. "L'Essai sur le don" de Marcel Mauss a ouvert une discussion qui, depuis 1925, ne s'est pas refermée.

Fondateur de l'ethnologie française, il métissa les savoirs durant sa formation.