Entre deux opus de la saga "Mad Max", George Miller se pose dans une chambre d'hôtel d'Istanbul pour réfléchir à son art et à notre inextinguible soif d'histoires, dans un conte ludique, joyeux et totalement envoûtant. Critique et interview avec le réalisateur

Il y avait tourné le deuxième opus de sa saga, sorti en 1981. Pour "Furiosa", cinquième volet présenté hors compétition à Cannes, George Miller est revenu à Silverton, une ancienne cité minière devenue un lieu de pèlerinage pour les fans.

"Connu à Hollywood comme le 'Docteur George Miller' parce qu'il y a deux cinéastes australiens du même nom. A commencé comme médecin. Très discret, très drôle, manifestement gentil. Cinq films, cinq succès. (Les trois 'Mad Max', le seul bon épisode de 'La Quatrième Dimension', 'Les Sorcières d'Eastwick')." Le scénariste William Goldman brossait en ces termes le portrait de son camarade de jury cannois dans "Hype and Glory". George Miller n'a pas beaucoup changé une trentaine d'années plus tard. Une opulente chevelure blanche. Quelques excellents films en plus sous le capot.

Il n’a pas beaucoup changé depuis le premier Mad Max. Une opulente chevelure blanche. Quelques excellents films en plus sous le capot. De passage à Cannes pour présenter Trois mille ans à t’attendre, entretien à base de mythologie, de fast-food et de grosses bagnoles.

C'est un événement : le splendide et douloureux "Lorenzo" de George Miller arrive enfin en vidéo en France. Bide sanglant à sa sortie en 93, ce drame médical filmé comme un opéra lyrique court après une réhabilitation qui n'adviendra probablement jamais.

Avec "Furiosa", quarante cinq ans après le premier volet de la saga "Mad Max", George Miller réussit encore à nous impressionner.

Présenté hors compétition à Cannes, "Furiosa", cinquième volet de la saga "Mad Max", confirme que George Miller, 79 ans, est l'un des derniers maîtres du cinéma d'action. Rencontre avec un conteur hors pair aux intuitions visionnaires.

Dans un entretien accordé à "Positif" en avril 1993 (no 386, p. 8) à propos de la sortie de "Lorenzo", George Miller expliquait à Michel Ciment et Laurent Vachaud combien le sujet - découvert dans un article écrit par Russell Miller dans le "London Times" avait "réveillé" son intérêt pour le cinéma. Son expérience précédente l'avait laissé exsangue.

Retour sur la filmographie du cinéaste australien à l’occasion de la sortie de Furiosa. 1. Entretien George Miller (p. 22): George Miller nous livre avec générosité les motifs et idées qui président à la saga Mad Max et les raisons qui l’ont poussé à proposer Furiosa comme un prequel, plutôt qu’une suite à Mad Max: Fury Road. 2. Entretien Anya Taylor-Joy (p. 28): De Split (2016) au Jeu de la dame (2020) en passant par Last Night in Soho (2021), Anya Taylor-Joy s’illustre dans des rôles puissants, donnant la part belle à la rage féminine.

Les compétences de George Miller sont multiples. Le cinéaste est capable de réussir un drame familial comme "Lorenzo" ("Lorenzo's Oil"), un film animalier plein d'humour comme "Babe, le cochon dans la ville" ("Babe: Pig in the City") mais aussi une franchise internationalement célèbre comme "Mad Max". En 2015, "Mad Max : Fury Road" relançait la saga sur de nouvelles pistes et introduisait le personnage féminin de Furiosa.

Neuf ans après Mad Max : Fury road, George Miller s'apprête à lâcher dans les salles cette fresque post-apocalyptique. Nous avons pu parler de cascades, de mythologie,... avec les acteurs et le réalisateur.

La plupart des "franchises" cinématographiques s'épuisent au fur et à mesure de la production des différents segments, à l'exception des "Avatar" de James Cameron (mais seuls les deux premiers films ont été terminés) et des "Mad Max" de George Miller. Il faut cependant considérer la franchise de Miller à partir du deuxième film puisque le premier est seulement l'histoire d'un flic qui devient un tueur de malfrats après que ceux-ci ont assassiné son épouse et son fils.