Ces textes témoignent de la longue amitié entre les deux écrivains et forment une chronique littéraire poursuivie par-delà la mort. Ils attestent, jusque dans leurs recoupements, que T. Gautier n'a jamais cessé d'attirer l'attention de ses contemporains sur le génie de G. de Nerval et témoignent de la finesse et de la qualité de son regard critique.

Sous l'un de ses portraits, G. de Nerval a écrit de sa main : Je suis l'autre. Des Illuminés à Aurélia en passant par Les filles du feu, les poésies allemandes et Les chimères, l'auteur interroge un autre portrait de Nerval, le portrait changeant qu'il a laissé dans son oeuvre.

G. de Nerval affirme que la poésie change la vie et non l'inverse. Il voyage dans les livres et dans les villes, en observateur éveillé. Cette biographie revient sur ses choix jusqu'à son suicide en 1855.

Les relations que Nerval entretient avec Paris sont celles d'un rêve et d'une réalité indissociables. L'étude propose de le suivre dans les différents quartiers de la capitale qu'il arpente, changeant souvent de domicile. La ville permet à ce poète nocturne et mélancolique d'écrire ses textes ses plus célèbres. ©Electre 2018

La vie intime du poète, de son vrai nom Gérard Labrunie. Ses visions, ses voyages, ses addictions, jusqu'à sa mort en 1855, alors qu'il sombrait dans la folie. ©Electre 2017

« Je voyage pour vérifier mes rêves », a écrit Gérard de Nerval. Comme lui, je n'ai pas eu de quoi nourrir une nostalgie de l'enfance. Je me souviens des punitions infligées par la religieuse à l'orphelinat pour mes lectures la nuit sous la couverture à la lueur de la lampe de poche. J'avais neuf ans. Je recommençais néanmoins et la poésie devint une échappée irremplaçable. Comme Gérard de Nerval, j'ai voyagé vers l'Orient, l'Égypte, la Turquie, les caravansérails au fil de la route de la Soie puis l'Afghanistan et quelques terres en feu. J'ai connu la mélancolie qui mène à la création, entre tristesse et énergie vitale. Je me suis promené sur les pas du poète à Paris, autour des phalanstères où, avec d'autres écrivains, il goûtait aux charmes du club des Haschichins en déclamant des vers. Il a été de ces boussoles qui vous guident pour découvrir votre vérité d'homme. « La nuit sera noire et blanche. » Par-delà les siècles et les ténèbres, il m'a indiqué la lumière. O. W.